Au cours actuel d’environ 6400 dollars, le bitcoin a perdu près de 2000 dollars depuis fin juillet, et près de 50% de sa valeur depuis le début de l’année. A ce prix-là, est-il toujours rentable de miner des bitcoins, c’est-à-dire résoudre des calculs complexes afin de recevoir une part de monnaie électronique?
L’opération nécessite un matériel informatique puissant et consomme beaucoup d’électricité. Selon Morgan Stanley, les grandes fermes de minage gagnent de l’argent lorsque le cours dépasse 8600 dollars. D’autres études mentionnent 8000 dollars, voire 6400 dollars. En réalité, le seuil de rentabilité dépend de l’efficacité des mineurs, et celle-ci s’est nettement améliorée, assure l’agence Bloomberg.
En toute logique, la baisse du cours du bitcoin aurait dû provoquer un retrait d’un nombre élevé de mineurs, pour qui l’opération n’était plus rentable. Mais la puissance de calcul informatique utilisée par le réseau du bitcoin n’a pas baissé, elle a au contraire augmenté, relève Bloomberg. Ce qui signifie que davantage de minage est pratiqué, et donc que l’activité doit logiquement rester rentable pour certains acteurs.
Course à l’armement
La hausse du cours du bitcoin de 1400% en 2017 a offert suffisamment de gains à des mineurs, qui se sont équipés de matériel performant et se sont parfois installés dans des lieux où l’électricité est moins coûteuse. Ceux qui n’ont pas investi de la sorte ne sont plus rentables. «On constate toujours une forte expansion, en particulier de la part des mineurs plus efficaces, et cela compense le retrait de ceux qui l’étaient moins», a déclaré à Bloomberg Marco Streng, qui dirige Genesis Mining à Londres.
La course à l’armement informatique est devenue telle que les mineurs de cryptomonnaies sont devenus d’importants acheteurs de cartes graphiques, auprès de fabricants de semi-conducteurs. Mais le phénomène touche peut-être à sa fin. Le plus important d’entre eux, Nvidia, a révélé le 16 août qu’il avait vendu pour 18 millions de dollars de puces destinées à des mineurs de cryptodevises au deuxième trimestre. Alors que la société prévoyait 100 millions. Et pour l’avenir, Nvidia s’attend à un chiffre d’affaires… nul sur ce segment. source - letemps.ch