Notes de senteurs de l'orient

in #fr6 days ago

Sur l’herbe

Le soleil déclinait doucement, enveloppant l’oasis d’une lumière dorée, qui se reflétait sur l’eau scintillante du Ghadeer. Les jeunes femmes, leurs corps nus, évoluaient avec grâce dans l’eau, leurs rires se mêlant au souffle chaud du vent. L’émir, dissimulé, observait, captivé par chaque éclat de lumière sur leur peau humide.

Son regard se fixa sur Layla, dont les hanches ondulaient dans l’eau comme des vagues sensuelles. Elle se détacha lentement du groupe, sortant de l’eau avec une lenteur calculée, chaque pas libérant des gouttes qui glissaient le long de ses courbes. L’émir sentit une chaleur naître en lui, un désir brut qu’il peinait à contenir.

Tandis que Layla se rapprochait de l'herbe où reposaient leurs vêtements, il l’interpella d'une voix grave :
— Layla... viens à moi.

Elle se tourna, ses yeux brillant d’espièglerie, mais elle obéit, avançant vers lui d’un pas mesuré, ses seins fermes sous la caresse du vent du désert. Chaque seconde s'étirait, chaque mouvement de son corps attisant un peu plus le feu en lui.

Lorsqu’elle fut assez proche, il saisit doucement son poignet, contrôlant son geste. Layla ne résista pas, se laissant attirer vers lui, son regard ancré dans le sien. Sans un mot, il la fit asseoir sur ses genoux, son corps humide contre la soie de ses vêtements. Ses mains glissèrent lentement sur ses hanches, remontant vers sa poitrine, effleurant sa peau avec une délicatesse maîtrisée.

— Ta beauté est un mystère que même la lumière ne peut percer.

Layla frissonna sous ses caresses, ses paupières mi-closes. Elle se cambrait légèrement, offrant son cou à ses lèvres. Ses doigts s’enfoncèrent dans ses cheveux, chaque baiser de l'émir devenant plus intense, plus assuré.
Ses lèvres se trouvaient à quelques centimètres des siennes :
— Montre-moi jusqu’où va ton audace, émir.
Le défi lancé, l’émir n’avait plus aucune intention de se retenir. Leurs bouches se rencontrèrent, et le baiser, d’abord tendre, se transforma en une danse de langues, urgente et profonde. Layla se pressa contre lui, ses mains explorant son torse à travers ses vêtements, marquant son désir sur sa peau brûlante.
Ils glissèrent lentement sur l’herbe, le corps de Layla étendu contre la verdure humide. L’émir prit un moment pour contempler ce corps offert sous lui, comme une promesse longtemps repoussée.
Ses lèvres parcoururent son cou, puis ses seins, chaque baiser une offrande à la sensualité de Layla.
— Je pourrais t'adorer pour l’éternité, souffla-t-il entre deux baisers.
Layla se perdait dans les sensations qu’il éveillait en elle, ses doigts glissant le long de ses cuisses avec une lenteur délibérée. Sous ses caresses, une respiration haletante s’échappant de ses lèvres.
Leurs corps se rapprochaient inexorablement, leurs souffles se mêlant, les chuchotements de la brise et le chant des oiseaux accompagnant cette fusion. Layla, dans cette étreinte, était devenue une déesse vivante, adorée dans chaque geste, chaque baiser.
Lorsqu’elle se retira, rayonnante d’une satisfaction tranquille, Zahra, toujours dans l’eau, les observait. Ses longs cheveux mouillés tombaient en cascade sur son dos, la lumière du crépuscule dansant sur sa peau hâlée. Le regard de l’émir croisa le sien, silencieux mais chargé de promesses non formulées. Il leva une main, l’invitant à s’approcher.
Zahra hésita un instant avant de sortir de l’eau, chaque mouvement amplifiant la tension qui montait entre eux. L’eau ruisselait le long de ses cuisses, chaque goutte glissant sensuellement sur son corps.
— Zahra, ta peau est un mystère que même l’eau ne peut posséder.
Elle s’approcha de lui, savourant chaque pas, avant de s’agenouiller près de lui, ses doigts glissant doucement sur sa joue, puis dans ses cheveux, traçant des lignes brûlantes sur son torse. L’émir l’attira doucement contre lui, ses mains explorant ses courbes.
— Chaque instant avec toi est une conquête que je désire accomplir encore et encore.
Il la fit basculer sur l’herbe, leur corps enchevêtré, ses baisers descendant le long de son ventre. Zahra se cambra, ses soupirs se transformant en une silencieuse supplique à ce désir qui les enflammait.
Mais l’émir ne pouvait détacher son regard de Fâtima, restée en retrait, « Ses seins lisses brillaient comme un miroir caressant. » *

  • Extrait du poème « Levons-nous, pleurons le souvenir d'un bien-aimé et d'une demeure. » l'un des plus célèbres Mu'allaqât ("poèmes suspendus"), préislamiques accrochés sur la Kaaba à La Mecque. Par Amrû al-Qays

Elle les observait avec une intensité qui ne lui échappait pas. Il savait que derrière ce calme se cachait un désir tout aussi brûlant.
Fâtima s’avança lentement, chaque pas mesuré, sa silhouette découpée contre l’horizon.
Contrairement à Zahra et Layla, elle ne souriait pas. Ses yeux, un mélange de défi et de désir, étaient fixés sur lui.
L’émir relâcha Zahra, qui se retira avec un dernier baiser, laissant Fâtima prendre sa place. Elle s’agenouilla devant lui, ses doigts glissant doucement sur sa peau, provoquant un frisson.
— Tu crois me connaître cousin mais c’est moi qui te révélerai à toi-même.
Elle se pencha, ses lèvres frôlant les siennes sans jamais les toucher. La tension devenait insupportable. L’émir tenta de reprendre le contrôle, mais elle posa un doigt sur ses lèvres, son sourire énigmatique renversant le jeu.

— La beauté ne s’impose pas, elle se reçoit, comme une offrande.
Elle se releva alors, plongeant à nouveau dans l’eau, son corps disparaissant sous les reflets dorés du crépuscule, laissant l’émir totalement à sa merci.

La Joueuse

Il s'approcha doucement, ses doigts effleurant la peau de sa cuisse. Elle frissonna, un éclat de désir traversant leur regard, silencieux mais lourds de sens.
« Sur ta cuisse, je me repose », murmura-t-il, avançant un peu plus. Elle esquissa un sourire, discret mais parlant.
Ils s'étaient croisés plus tôt, avant la réunion, c’avait été un échange presque anodin.
Pourtant, un geste, un ajustement subtil de sa jupe, avait éveillé une curiosité partagée. Leurs mots légers et professionnels, cachaient une tension latente, un jeu silencieux.
À la fin de la réunion, il la chercha du regard. « Un café ? » demanda-t-il.
Elle hocha la tête, ses lèvres esquissant un sourire complice.
Ensemble, ils s’éloignèrent, cherchant un coin tranquille. À l’abri des regards, la conversation changea, devenant plus intime, laissant derrière eux les contraintes du cadre professionnel.
Leurs regards se croisaient, puis s'évitaient. Il sentit ses mains se crisper légèrement sur le bord de la table, comme s'il luttait contre une force invisible.
Elle, de son côté, replaçait machinalement une mèche de cheveux derrière son oreille, ses joues s'empourprant à peine sous la lumière crue du néon.
Le reste ? Du silence.
Les vers qu’elle lui avait récités plus tôt continuaient de résonner en lui, traduits de l’arabe, porteurs d’une sensualité brute :
« Je repose sur la cuisse nue d’une femme, deux puits de désir, où la nuit explose » *.

Ce poème avait été le déclencheur, l'invitation tacite à franchir les limites.

  • Extrait du poème « Nocturne pour cordes » de Muzaffar al-Nawwab.

Les mots résonnaient encore dans son esprit, comme une lame de feu tranchant la brume de ses pensées. 'Sur ta cuisse, je me repose...' Chaque syllabe s’insinuait en lui, le rappelant à ce moment fugace où tout avait basculé.

Son corps contre le sien n'était plus seulement une caresse, mais une morsure, un élan brûlant qui laissait une marque indélébile sur son âme. Leurs peaux s'enflammaient à chaque contact, comme des braises trop longtemps réprimées.
Il la saisit, non pas avec douceur, mais avec une faim désespérée, ses doigts s'enfonçant dans sa chair comme s'ils cherchaient à s'y ancrer.
Elle avait tracé ce chemin avec une élégance subtile, transformant chaque mot en une invitation à franchir des lignes invisibles.
Et maintenant, tout était clair : il n’y avait pas de plaisir plus grand que celui de repousser les limites, de les briser ensemble.

Le poème continuait de vibrer en lui.
Ses doigts glissèrent sur la chair juteuse de la pêche, son jus dégoulinant avec une lenteur lascive. Chaque goutte trouvait son chemin vers les profondeurs du deuxième puits, où le désir s'étendait, intime et insondable.
Dans ce silence complice, ils s’aventuraient dans un territoire où seules comptaient l’audace et la liberté.
Les vers continuaient de vibrer en lui, le conduisant inexorablement à cet instant où la frontière entre le désir et l'abandon disparaissait.
Après avoir savouré l’intimité de sa conquête, dont l’innocence se teintait d’un éclat inattendu, il se retrouvait plongé dans l’obscurité d’un désir qui le consumait depuis toujours.
Il s'était cru libre, capable de maîtriser ses envies, de les vivre sans conséquence.
Le souvenir de cette voix, douce et incitante, l'avait guidé vers ce moment de perdition. Elle avait tissé autour de lui un filet invisible, où chaque mot semblait le pousser vers un précipice, mais il n'avait pas résisté.
Il avait fermé les yeux, croyant pouvoir échapper à lui-même, mais les échos du plaisir retentissaient en lui comme une cloche annonçant sa défaite.
Chaque sensation qu'il avait savourée se transformait désormais en brûlure. La culpabilité le transperçait, s’insinuant dans ses veines telle la lenteur perfide d’un poison. Il se voyait, dépouillé de toute illusion, comme un homme brisé, écorché par ses propres désirs.
Et pourtant, il n'y avait plus de retour en arrière. La frontière qu'il avait franchie était irréversible. Comme Ève, il avait mordu dans le fruit tentant.
La liberté qu'il pensait avoir trouvée se retournait contre lui, comme une illusion qui se dissipait pour laisser place à une réalité plus amère : celle d'un homme enchaîné par ses propres désirs, incapable de trouver la paix qu'il avait tant recherchée.

à suivre.......