Automne 79 av J.-C.
11h30
Aujourd’hui était supposée être la journée où j’allais enfin avouer mes sentiments à Amadeus, l’homme que j’aime. J’allais lui rendre visite et j’allais lui vider mon cœur. C’était supposée être la plus belle journée de ma vie, il allait me dire qu’il m’aime aussi et nous allions être ensemble pour toujours.
Cependant, ce matin un nuage est sorti de Vésuve, je n’avais jamais rien vu de pareil. Le sol se mit à trembler et le ciel vira au noir. Peu après, des rochers immenses se sont mis à tomber du ciel, c’était donc ça l’apocalypse? Une marée de gens se mirent à se bousculer, certains furent heurtés de plein fouet par des rochers, d’autres furent piétinés par la foule qui cherchait l’exil. J’ai dû faire un choix, essayer de quitter la ville, ou essayer de rejoindre mon bien-aimé. Je n’ai pas eu à réfléchir très longtemps, une vie sans lui n’est pas une vie que je veux vivre. J’ai donc décidé d’aller le retrouver.
12h00
Je cours jusqu’à ne plus pouvoir respirer et j’ai peine à retrouver mon chemin au travers de la foule qui court dans la direction inverse. Plusieurs bâtiments tombent près de moi, et je dois me cacher le visage avec ma toge pour pouvoir respirer. C’est la fin du monde, je le sais bien, et je veux passer mes derniers instants avec lui.
Aussitôt arrivée dans son quartier, aussitôt je le vois au loin. Sa silhouette est déformée par le nuage gris qui règne en constance à Pompéi maintenant, mais je suis certaine que c’est lui. Toutefois, il n’a pas l’air d’être seul. Je me rapproche rapidement et, malheur, découvre une femme dans ses bras. Il la serre tendrement et leurs lèvres sont unies. Je suis certaine que le brisement de mon cœur est audible et pendant un moment de faiblesse, je tombe à genoux et échappe ma toge qui abritait mon visage. Je veux crier de rage, de souffrance, de haine ou encore de désespoir, mais sans la protection du vêtement le nuage entre par tous les orifices de mon visage. Je ne parviens qu’à produire un faible gémissement de martyr, même pas assez bruyamment pour déranger les amants qui continuent à vivre leur amour sans même prendre conscience de mon existence.
Je sens les cendres ardentes qui m’enlacent, qui pénètrent ma bouche et mes narines et vont s’installer dans mes poumons. Je les sens fleurir en moi et racler ma gorge. Moi qui croyais avoir senti la chose la plus douloureuse au monde a l’instant, cette douleur atroce me fait réaliser qu’il y a encore pire qu’un cœur brisé. Je réalise que je vais mourir ici, à deux pas d’un amant qui n’ait pas mien et j’ai soudainement un sentiment de soulagement à la pensée que mon calvaire va bientôt arriver à sa fin. Mon corps entier brûle de mille feux et je sais pertinemment que c’est la dernière fois que je ressens de la chaleur.
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