Complément d'info – les retraites Vipassana sont financées par les dons des élèves qui choisissent librement d'offrir de l'argent à l'issu du stage, ou pas, selon leur souhait/leurs moyens. Ça peut se faire sur place ou ultérieurement par virement. Après avoir participé une première fois, on peut ensuite s'engager comme "server" et alors aider à la cuisine ou être un des managers. Les managers s'assurent du bon déroulement, coordonnent, et les étudiants peuvent s'adresser à lui pour des questions pratiques ne concernant pas la méditation même (pour ce sujet, il est possible de poser des questions à l'enseignant deux fois par jour, à midi et le soir avant d'aller se coucher). C'est grâce aux dons et aux aides bénévoles que les retraites Vipassana sont possibles.
Un des principes qu'on peut tirer de Vipassana, c'est de développer le sens de l'équanimité de l'esprit. En quelque sorte, ne pas désirer/poursuivre le plaisir/le confort, ni repousser l'inconfort/la douleur. Y vivre quand ça se présente. Une certaine neutralité, un détachement émotionnel. Ce qui ne signifie pas devenir complètement insensible et désintéressé.
On expérimente ça en restant assis longtemps sans bouger, donc on ressent des douleurs normales aux jambes, fourmis etc. Et on devient témoin du flot de pensées, duquel on essaie de se détacher. C'est pas spécialement agréable et le but c'est justement d'être OK avec ces inconforts, et rester le plus possible focalisé sur la respiration dans un premier temps, puis sur les sensations ressenties lorsqu'on scanne le corps de plus en plus précisément. Une douleur? On ne désire pas qu'elle disparaisse, on l'observe. Idem pour les sensations agréables.
Un exemple simple qu'on peut pratiquer tous les jours c'est quand on sent que "ça gratte" au bout du nez ou les cheveux. On pense qu'on a une poussière, un cil ou dieu sait quoi à cet endroit qui démange. Des fois c'est le cas, et souvent, il n'y a rien. C'est juste une sensation. Et bien dans l'esprit Vipassana, on va éviter de se gratter et observer la sensation un instant, avant de porter notre attention à ce qu'on est entrain de faire, ou ailleurs. On remarquera que la sensation fini par disparaître.
Lors de la retraite, il arrivait d'avoir des mouches qui se baladaient sur les mains, le visage (2 ou 3 maximum...après y'a peut-être le next level dans certaines régions du monde). Du coup se créait le challenge d'observer les sensations des pattes de mouche et les laisser aller et venir, plutôt que désirer qu'elles s'en aillent (ou qu'elles restent si c'est ressenti comme agréable) et bouger.
Autre chose : hommes et femmes sont séparés en terme d'espace de vie, et se retrouvent dans la salle de méditation avec les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. En principe il y a deux teachers, une femme et un homme. Durant la retraite on ne se parle pas entre étudiants, et il n'y a pas de contact visuel/tactile non plus. D'ailleurs on s'engage aussi à renoncer à tout plaisir sexuel et... ne pas tuer les mouches.