C’est l’expression de mon fils le 14 juillet 2016 à 22 h 38. Le Steem venait d’atteindre des sommets.
Mon fils est un adepte de la simplicité volontaire, un grand philosophe qui aime aborder tous les grands sujets de la vie tant sociaux, politiques que religieux.
Il y a trois ans, il s’est intéressé aux cryptomonnaies et aux théories sociales qui l’accompagnent. Il espérait bien un jour faire quelques gains avec les cryptos, c’est la monnaie de l’avenir disait-il. Et ce jour est arrivé... par surprise.
Alors, quel peut être la réaction d’un père à son fils devant un tel désarroi?
- Primo, on relaxe et on respire par le nez.
- Secundo, il faut prendre conscience qu’il s’agit d’un portefeuille de cryptomonnaies, que les cryptos sont très volatiles et que cet argent ne sera réel que lorsqu’il sera déposé dans son compte de banque. Donc, ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
- Tercio, il est aussi difficile de garder ce gain et de le faire fructifier que de l’acquérir.
Entre temps, comme nous ne l’avions pas appris, c’est le temps de le faire et de consulter. Ce n’est pas le genre de chose que l’on apprend à l’école mais celle-ci nous a fourni des outils pour être en mesure de continuer des apprentissages.
Même les firmes comptables et les fiscalistes ne savent pas encore exactement comment traiter cette nouvelle forme de monnaies. N’ayant jamais eu beaucoup d’argent, je ne pouvais donc pas lui enseigner comment gérer de grosses sommes.
L’apprentissage des finances à l’école?
D’abord, l’apprentissage de l’économie ou des finances s’apprend avant l’école, dès notre enfance. Nos parents nous ont appris la rareté/l’abondance des biens, la valeur des biens par le troc, les échanges basés sur une monnaie, comment négocier, économiser ou retarder un achat.
Par la suite, il s’agit de raffiner ces comportements. L’école ouvre sur un univers plus grand, à savoir : connaissance des institutions, les lois et le fonctionnement des économies.
En décembre 2016, le ministre de l’Éducation du Québec annonce qu’il y aura un cours obligatoire d’Éducation financière à partir de septembre 2017 pour le niveau 2e cycle, soit des étudiants de 15-17 ans. http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1006333/cours-education-financiere-obligatoire-5e-secondaire-rentree-2017
Habituellement, il faut cinq ans pour implanter un nouveau programme : formation de comités, consultation auprès des enseignants, des organismes, des entreprises, différents intervenants sociaux, élaboration du programme, approbation par le ministre, formation des enseignants et préparation du matériels pédagogiques.
Or, pour le cours annoncé, il s’agit tout simplement de la réactivation d’un ancien programme optionnel remaquillé, tout ça en moins de 9 mois!
Ce programme est issu d’une société, dans contexte social et une époque donnée : plein emploi, manque de main d’œuvre dans les secteurs techniques, croissance de la consommation, du pouvoir d’achat et du crédit.
En somme, le modèle social proposé est : pour être un bon citoyen, il faut devenir un bon employé et un bon consommateur averti.
Si le gouvernement endosse ce modèle, il n’en est pas le seul responsable : il ne fait qu’appliquer les avis reçus de multiples intervenants de la société.
Ce que le programme ne contient pas.
Le programme ne tient pas compte de l’évolution de la société des vingt dernières années. Nous sommes passés d’une économie primaire et secondaire à une économie de service, d’une économie locale à une économie mondiale, du plein emploi avec sécurité à la précarité. De nouveaux modèles sont apparus : le travail autonome, le travail à distance parfois avec plusieurs pays.
Les paradigmes ont changé : je ne suis pas un employé ou un salarié mais un entrepreneur, je ne sollicite pas un emploi, j’offre des services, je n’accepte pas un salaire, je négocie ou fixe mes honoraires, le commerce ne se fait pas dans un immeuble mais « en ligne ».
Certes, le programme offre une belle formation de base pour un employé consommateur mais offre peu d’orientations pour l’entrepreneuriat. Si les enseignants appliquent les directives du programme, ils risquent de perdre des joueurs. Sont-ils conscients des changements du marché du travail, eux qui sont salariés avec sécurité d’emploi? Connaissent-ils les enjeux du travailleur autonome, du travail à distance? Pourront-ils enseigner et communiquer ce qu’ils ne connaissent pas?
Certes, peu de programmes scolaires peuvent s’adapter au même rythme que l’évolution des sociétés. Le temps qu’un programme soit mis en place, la société a déjà évolué à un rythme fulgurant. Les sociétés sont en mouvance et ce dans plusieurs directions. Quelle sera la direction dominante?
Des outils d’apprentissage
Un apprentissage est efficient s’il répond à des besoins, s’il y a un intérêt, un désir d’apprendre et des outils d’apprentissage motivants.
L’Internet regorge d’applications pédagogiques. La plupart sont segmentaires, visent des compétences et des habiletés spécifiques. Il y a peu d’applications « globalisantes ».
Steemit pourrait être ce type d’outil. Il fournit un incitatif puissant, la monnaie. Par contre, l’absence d’organisation en communautés, le système de votation orientée sur la stratégie et la loterie, l’absence d’interconnexion crypto<->fiat, tous ces éléments n’en font pas un outil pédagogique recommandable.
Cependant, Viva et sa Vivacononie, d’après son livre blanc, pourrait offrir la mise en application « live » du programme d’éducation financière :
- une monnaie,
- un salaire,
- un compte d’épargne et un compte courant,
- un lieu de consommation,
- un réseau social, ses communautés et ses interactions où peut se développer l’entraide et la collaboration pour des projets au-delà du cadre académique,
- un portefeuille permettant le "trading", les échanges crypto<->fiat et carte de débit,
- le tout dans une seule application.
Espérons que ce produit pourra se concrétiser dans un très proche avenir.
J’ai plusieurs projets pour des écoles, des organismes communautaires et de coopération internationale.
exellente post ;) i like it
Post tres intéressant.
J adore votre pays, il est tjs a lavance sur nous. Nous, on ne nous a jamais parlé d'éducation financière et dans ma famille l'argent a toujours été +- tabou ... ce type de cours financier peut etre reellement interessant 😊
Pour nous aussi, dans la population, l'argent était tabou. Ça change quelque peu mais il y a encore de beucoup de résistance.
Oui c'est difficile de rendre ce sujet "no taboo" parce que c'est un sujet délicat et personnel
Just an excellent post. Thank you
Poste brillant que je n'ai pas compris, mais quelque chose semble beau en français!
J'ai produit le même article en anglais.
https://steemit.com/steem/@grandpere/dad-my-wallet-is-worth-half-a-million-dollars-cad-how-do-you-manage-that-i-did-not-learn-that-at-school
sincèrement c'est une bonne idée .
Merci pour cet article ! J'adore et je me permet de l'envoyer à mon petit frère.....
Pour tout ce qui est éducation financière, cette question m'interpelle beaucoup (j'ai du coup même créé un blog sur ça, en partie disons...). Ici en Belgique, contrairement au Québec (oui, on est toujours au moins 30 ans à la traine par rapport à vous), nous ne parlons pas du tout d'argent et l'éducation financière n'est certainement pas au programme... J'espère que vos ados québécois vont prendre beaucoup de plaisir d'apprendre tout ça. Et je reste alerte du programme Viva :-)
Ha oui, et aussi : article partagé ! MERCI pour la rédaction en français :-)
J'ai enseigné l'initiation à la vie économique... il y a 40 ans. Le ministère de l'éducation a rendu le cours optionnel puis a été abandonné. En décembre dernier, un nouveau ministre de l'éducation a rendu le programme obligatoire mais avec l'ancien curriculum. La réalité a changé depuis. Si le projet Viva garde ses orientations, il serait un outil extraordinaire pour la formation et un revenu de base.
Merci pour ce texte fort intéressant et particulièrement juste. Il est vrai que ce domaine est bien trop peu enseigné, et quand il l'est, de façon superficielle. Comme mes collègues lecteurs, je constates que c'est malheureusement encore pire en France, où on n'a généralement aucun cours (ou presque) sur le sujet avant la fac.
Au Québec, nous sommes une terre nouvelle, non tradionnelle et ouvert à beaucoup d'expérimentation!
Votre petit fils est un avant-gardiste et il a vu juste! je ne crois pas que le gouvernement va mettre de l'avant un programme comme vous le décrivez.
Le système actuel tend à rendre les gens responsables et esclaves de la dette.
Le programme d'éducation financière a déjà existé, il avait été abandonné. Un ministre a décidé de le remettre au programme. La résistance vient des enseignants et des syndicats.
Beau post,
Si j'avais davantage essayé de comprendre les cryptocurrencies depuis 2013 j'en serais au meme stade que votre fils..
Merci de m'avoir fait connaitre le projet VIVA je me renseignes dés maintenant !!
On en est tous là. Moi, ça fait un an que je suis dans les cryptos et on est loin de le comprendre. C'est tellement volatile.