Bonjour les amis(e)s. Aujourd'hui je souhaite partager avec vous une nouvelle qui ne m'a pas réjoui lorsque je l'ai découverte mais qui m'a poussé à une réflexion très profonde sur le futur que l'on nous présente et la réalité matérielle qui nous entours. Attention, ceci n'est que l'exposé d'études. Ce n'est en aucun cas une vérité absolu. Cependant je pense à titre personnel qu'il est nécéssaire de se poser les bonnes questions
Le rapport Meadows est une étude demandée par Aurélio Paccei, initiateur du Club de Rome, sur l'impact du modèle de croissance sur la terre et l’environnement. En 1972 une équipe de 17 chercheurs du MIT (Massachusetts Institut of technologie) sont financés à hauteur de 50000 dollars par Aurélio Paccei afin de lancer le projet. Le rapport, publié la même année sous le titre "The limits To growth" où "les limites à la croissance" en Français, prédit que notre civilisation pourrait s’effondrer durant le 21ème siècle.
L'équipe de chercheurs du MIT âgé en moyenne de 26 ans est dirigés par Donella Meadows et son mari Dennis Meadows. Cette équipe s'est attelée à la construction d'un modèle informatique pour suivre l’économie et l’environnement dans le monde. Du nom de World3, cette modélisation informatique s'appuie sur la programmation d'un système complexe prenant en compte la dynamique des systèmes. L’équipe a développé le modèle autour de 5 axes :
- l’industrialisation
- la population
- la nourriture
- l’utilisation des ressources
- la pollution
La réflexion centrale de l'étude était que les ressources naturelles sont limitées et donc que la recherche d’une croissance illimitée, de l'économie, de la population, des biens matériels, de la consommation, entraînerait a terme une effondrement global. L'équipe à donc référencé les données à disposition jusqu’en 1970, puis ils ont développé 12 scénarios jusqu’à 2100. Ces scénarios allant de "l’effondrement" au "point d’équilibre" qui nécessite un changement radicale de la société. Pour atteindre ce point d'équilibre, il serait nécessaire de limiter la population, afin de limiter la production de nourriture, la pollution, et l'utilisation des ressources naturelles. Cette nouvelle vision rend obsolète la théorie économique capitaliste puisqu'il n'est plus nécessaire de chercher a créer de la richesse par la croissance mais au contraire de trouver l'équilibre de la croissance 0. La trajectoire des scénarios dépend des décisions et des actions de l'homme. Si aucunes actions sérieuses n'étaient envisagées, le modèle prévoit un « effondrement » avant 2070 ainsi qu'un réchauffement de 3°C d'ici 2080.
Lors de sa publication, le rapport a été critiqué. L'équipe a été surnommé "les prophètes du désastre" ou encore "de l'apocalypse". Les économistes considéraient que les auteurs du rapport avaient négligé les bases de la théorie économique. Le New York Times semblait relativiser et considérer que les évolutions technologiques apporteraient les solutions nécessaires. Il y eut une prise de conscience au niveau politique et plusieurs états se regroupèrent lors de Conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm de juin 1972. Ils ont à cette occasion acté l'importance de veiller à l'état de la planète et se sont donné rendez-vous 10 ans plus tard. Cette première démarche entraina l'introduction du concept de développement durable. (on sait aujourd'hui qu'il est plus une figure de style visant à rassurer qu'une vision concrète. Cela nécessiterait des investissements dont la rentabilité se fait sur le long terme ce qui est l'inverse du modèle actuel) Il y eut aussi une résonance importante au sein de la population qui s'est senti très concerné par le sujet. La parution du livre "The limits To growth" a été un best-seller dans plusieurs pays.
Mais qu'en est-il aujourd'hui ?
Lors d'une nouvelle réunion du Club de Rome à Bucarest en 2012 Dennis Meadows prend la parole dont voici un extrait : "Les problèmes planétaires affecte chacun d'entre nous. Nous pouvons les résoudre si nous travaillons tous ensemble. On ne peut pas s'attaquer aux changements climatiques à Bucarest si on ne le résout pas à Pékin à Ankara ou à New York. La difficulté avec ces problèmes c'est qu'il faut investir ici et maintenant, et que les bénéfices seront visibles plus tard et ailleurs. Les problèmes partagés offres d'autres possibilités, ils affectent tout le monde, comme la pollution atmosphérique, l'érosion des sols, les inondations, la déforestation. Mais on peut les résoudre ici et maintenant et les bénéfices seront rapides. Il faut par ailleurs cesser d’espérer atteindre un développement durable et privilégier la résilience. Il faut passer du développement durable au développement de survie. La résilience c'est la capacité à encaisser des chocs en continuant à fournir des services essentiels. Après Fukushima, les villes résilientes ont pu rapidement alimenter leurs populations en eau et en nourriture. Les villes qui n'ont pas eu cette capacité de résilience ont été dépassé."
En 2014, Graham Turner publie ses travaux, à l'université de Melbourne. Ceux-ci confirment que les prévisions du rapport Meadows sont précises. Si nous continuons à suivre le scénario "standard" (sans changement radical), il faut s’attendre à ce que les premiers stades de l’effondrement global apparaissent rapidement. Graham Turner a collecté les données auprès de l'ONU (plus précisément du département des affaires économiques et sociales, de l’organisation agroalimentaire et de l’annuaire des Nations unies). Ses résultats sont proches de la première version du rapport Meadows.
Bien que lors de sa parution le rapport ai fait du bruit, il semblerait que nous soyons toujours dans la même incertitude actuellement. La problématique est la suivante : pour continuer d'alimenter la croissance et donc la production industrielle, l'utilisation des ressources doit augmenter. Cette croissance est la condition pour maintenir le système économique mondial à flot. C'est effectivement ce qui se passe. La croissance mondiale augmentant chaque année, entrainant plus de pollution tandis que les ressources naturelles non renouvelables diminuent de plus en plus vite. C'est ce que tend à démontrer l'étude de Graham Turner. Si ce rythme continue, la population mondiale devrait commencer à diminuer à partir de 2030 d’environ un demi-milliard de personnes par décennie. L'extraction de matières premières telle que le pétrole devient de plus en plus couteuse car plus rare et plus complexe techniquement a atteindre. Les capitaux alloués à cette extraction sont donc plus importants. La production par habitant diminue produisant un appauvrissement des populations, une diminution des budgets pour la santé, de l'éducation etc.. De plus, si le prix d'extraction du pétrole augmente alors le coût de transport des matières premières, des produits semi-finis et finis augmente aussi, entrainant une augmentation des prix. Le prix du pétrole peut aussi provoquer un choc pétrolier pouvant aboutir à une crise économique. Bien qu'il existe de nouvelles sources de combustibles fossiles, comme l’huile et le gaz de schiste, cela ne sera qu'une façon de repousser l'inévitable. Si la croissance ralentit alors les marchers financier devront faire face aux cessations de paiments de entreprises et des états qui sont endettés entrainement des faillites bancaire tel qu'en 2007-2008.
Le rapport Meadows, les récentes conférences du club de Rome, les travaux de Graham Turner, le cri d'alerte des scientifiques semblent confirmer la tendance enclenchée depuis les années 1950, nous menant à une situation encore inconnue pour l'humanité et un avenir incertain. Bien que l'histoire ne soit pas écrite, ces informations devraient nous alerter, peut-être nous pousser à envisager le futur différemment que l'idée communément admise. Cependant je reste positif car c'est dans des situations "critique" que l'homme retrouve ça vrai nature, fait preuve d'altruisme et d'ingéniosité pour se préserver lui et ses congénères.
Que pensez-vous de ce rapport ? Quelle est votre vision de l'avenir ? Avez-vous des idées pour faire face à un effondrement si celui-ci venait à se produire ?
Merci de m'avoir lu. Je tiens à souligner que cet article est une deuxième version car la première ne correspondait pas aux critères demandés sur Steem. Je tiens à présenter mes excuses à la communauté pour la gêne occasionnée.
Pour approffondir :
- Synthèse du rapport Meadows en Français
- Modélisation World3 pour simuler des tendances
- The Limits to Growth version originale de 1972 en anglais
- Recherche de Graham Turner - 2014 en anglais
- Rapport Meadows reportage arte
- Pablo Servigne chercheur indépendant en collapsologie
- Jean Marc Jancovici ingénieur consultant en énergie
- Thinkerview chaine youtube d'informations alternatives - playlist sur l'environement
Hey @samco, great post! I enjoyed your content. Keep up the good work! It's always nice to see good content here on Steemit! Cheers :)
Thank you @exxodus for your warm comment :)
Salut !
Super article, mise en page propre est image représentative, effectivement plus tôt troublante et effrayante hypothèse.
Good Works !
Merci @lartist-zen ! C'est vrai que c'est perturbent.. Mais ne vaut-il mieux pas une vérité qui blesse plus tôt qu'un mensonge qui rassure ?
Je préfère une vérité qui blesse au point ou on en est ;)
Salut ! Bienvenue sur Steem (et SteemSTEM ) :)
C'est toujours compliqué de prédire le future et pour le moment les courbes prédites suivent une évolution plutôt linéaires, à voir si les changements de tendances se vérifierons mais pour le moment je suis sceptique. En tout c'est une très belle explication du rapport de Meadows !
Concernant la forme et le fond, je te conseille de lire cet article ainsi que celui-ci pour savoir quelles images tu peux utiliser dans tes articles.
Merci @robotics101
C'est vrai qu'il est difficile de faire des prédictions justes. La tendance semble se confirmer via l'étude d'Abraham Turner. Ceci dit rien n'est écrit. Du moins pas à ma connaissance.
J'ai pris note des conseils, je n'oublierai pas de citer l'ensemble des sources lors du prochain article.
Merci des conseils
L'article est dérangeant, met mal à l'aise et c'est la raison pour laquelle je le trouve excellent. Il remet en cause les bases de fonctionnement de notre société actuelle.
La vie et la vision politique sont trop court termistes pour qu'un homme politique prenne le risque de se lancer dans ce débat.
L'évolution viendra de la société civile et de la science comme souvent dans l'histoire humaine récente dénonce les problèmes pour que l'ensemble des politiques agissent. Il faudra encore quelques COP et moins de Trump pour les prises de consciences amènent à des actes concrets.
Il me semble que la Chine commence à se soucier du problème.
J'ai ressenti la même chose quand j'ai abordé ce thème il y a quelques mois de ça. J'y suis allé en deux fois. Une première qui m'a dérangé et j'ai préféré laisser la question de côté. Puis mes recherches m'ont ramené gentiment sur le sujet et là j'ai commencé à vraiment m'y intéresser. Il y a des jours ou j'ai encore du mal à me dire que nous allons vraiment vers ça !
Si seulement la COP permettait les actions concrêtes. Les objectifs qu'ils se fixent sont déjà en dessous des prévisions scientifiques, ça n'annonce rien de bon... Trump quittant l'accord sur le climat me rend doutant plus soucieux du pouvoir de ces gens-là à agir. La Chine commence à se soucier du problème effectivement. Mais elle est même la seule à penser qu'il est encore temps de faire quelque chose !
Comme tu le dis le fonctionnement de notre société ne peut pas permettre de répondre au problème qu'elle à elle-même créée
Merci de ton commentaire @duke77
très fouillé! upvote à 100% :-)
Super merci beaucoup @vincentleroy
Très bon article, je partage également cette idée, sans forcément avoir autant creusé la question, que notre monde court à sa perte si nous continuons sur ce chemin.
Malheureusement, ceux qui profitent le plus de cet état du monde ne lâcheront pas le morceau si facilement, en trouvant toujours des contre arguments, ou en minimisant les dire, afin de semer le doute et de gagner toujours plus de temps.
Merci @mikemoi !
On est en pleins dans l'opposition de l'ancien monde capitaliste visant la recherche du profit et la rentabilité à court terme et le nouveau modèle émergent cherchant à créer une nouvelle économie plus durable et collaborative.
Comme tu le mentionnes c'est du gain de temps, mais le contexte économique et géopolitique tend à inverser la dominance initiée depuis l'après-guerre. La question est combien de temps cela va prendre pour amorcer le changement ? Les tendances économiques et politiques vont être amenées à changer dans les prochaines décennies. Espérons que cela sera fait dans l'optique d'un meilleur modèle. Le temps commence à manquer ..
Effectivement, le temps nous manque, et également, même si cela tend à augmenter, le nombre de personnes qui se sentent réellement concernés par le sujet est encore trop faible.
La sensibilisation est étouffée par des contre arguments sans réel fondements (je pense notamment au groupe des "climatosceptiques" qui vont crier là où ils peuvent que le monde se porte très bien tel qu'il est).
Je pense que le changement aura lieu tôt ou tard, mais en effet, sera t'il trop tard à ce moment là? Seul le temps nous le dira. Et puis comme tu le dis si bien à la fin de ton commentaire, nous ne pouvons non plus exclure que ce changement puisse être pire que ce que nous avons actuellement. Mais je préfère rester positif sur ce point.
Le changements de paradigme ne se fait pas par envie mais par nécessité. Je pense faire partie de ces gens qui sont en quête de cohérence, de sens, et de simplicité. Je ne pense pas être le seul.
Seul le temps nous le dira comme tu dis :-)