Bonjour chère communauté Steem !
Voici une nouvelle littéraire que j'ai écris il y a ~7 ans, pour l'école, alors que je n'avais encore que 17 ans. Je l'ai légèrement retravaillé pour qu'elle soit plus académiquement potable. Elle fait un peu moins de 2000 mots, cela se lit assez bien tout en humour ! J'avais beaucoup apprécier l'écrire... Je devrais écrire ce genre de texte plus souvent je pense ! N'hésitez pas à partager vos critiques et appréciations dans les commentaires !
Avant-propos :
Famiglia = Signifie «Famille» en italien. Prononcé fa-mi-ya.
Fratellino = Signifie «Frérot» en italien.
Evviva = Signifie «Vive» en italien.
₤ = Lire italienne
En juin 1998, il faisait déjà très chaud en cette belle Italie qui nous a vu naître, mon frère et moi, il y avait respectivement 10 et 8 ans déjà. Mais qu’importe, l’important est qu’on s’ennuyait ferme depuis que les parents de tous nos copains leur avaient interdit de nous fréquenter ! Tout ça à cause du succès grandissant de notre famiglia dans le monde criminel... Je n’y comprenais rien, mon frère et moi (et même certains de nos amis d'ailleurs) étaient très fiers de notre famiglia, mais on se retrouvaient indéniablement seul ! Il fallait réagir et vite, car il était hors de question ni pour l’un, ni pour l’autre que nous passions l’été à se morfondre en écoutant les chouettes histoires de la famiglia.
C’est dans l’arbre qui nous a sentit grandir sans jamais fléchir sous notre poids en constante croissance que nous attrapâmes au grand vol la meilleur de toutes les idées :
« -Giuseppe, je m'ennuie ! M’exclamais-je à l’attention de mon frère assis sur une branche plus haute et dont les jambes pendouillaient à côté de ma tête tandis que mes propres jambes pendaient au ras du sol.
-Je le sais Alfredo, moi aussi... mais je n’ai aucune idée de ce que l’on pourrait faire... me répondit-il, dépité.
-Mais pourquoi tous les copains ne veulent plus venir jouer à la maison, c’est la nôtre la plus grosse de toute la ville ! »
Et j’avais bien raison, notre famiglia était réellement riche et puissante, si bien que l’arbre sur lequel nous nous trouvions était un immense cerisier en fleur au centre du grand parc que nous possédions, derrière notre villa.
« -Justement, ça rend jaloux leurs parents, mais ce n’est pas grave, Papà a dit qu’on rendra énormément de gens jaloux dans la vie.»
Après ces mots nous restâmes oisifs un temps... jusqu’à ce que les deux prunelles de mon frère se mettent à briller à l’instant où il m'annonçât :
« -J’ai l’idée du siècle ! Si les agissements de la famiglia Arcobaleno les inquiètent, à nous de leur démontrer que c’est à tort ! Mon plan consiste... (et en chuchotant il continua : ) à braquer la confiserie du coin et partager notre immense butin avec les copains les plus fidèles et en plus... ça fera beaucoup de sucre..!!»
conclut-il la bave aux lèvres. L’idée faisait bien plus que me plaire ! Comment d’adorables garnements comme nous auraient pus résister à l'appât du sucre !?
« -Génial !!! M’exclamais-je avec, à mon tour, la bave aux lèvres et les yeux miroitants de désir. Et en plus on pourra faire comme dans les histoires à Papà !
-Ouais, celles où il braque des banques avec ses copains à lui !
-Ouais, ouais, ouais !!!! Evviva la famiglia Arcobaleno fratellino ! »
On pensait faire d’une pierre deux coups, mais on ne se doutait pas le moins du monde qu’on allait faire bien plus que deux coups avec cette formidable pierre. Après avoir passé le reste de notre Après-midi à rêver à notre premier méfait et à saliver dans le vide, nous soupâmes sans rien laisser paraître (trop tôt encore) et nous nous couchâmes prestement, car mine de rien, ça fatigue le désir sucré et surtout, une journée chargée nous attendait.
C’est à environ sept heures du matin que nous sortîmes de notre torpeur matinale. On ne prit qu’un léger petit déjeuner car nous partîmes en toute hâte, suivi par le regard intrigué de la famiglia, en direction de la P1 de notre plan «Bonbon à Gogo !» ou, «Soldes instantanées chez bonbecs-land»... on hésite encore aujourd’hui sur le réel nom du plan. Mais c’est en arrivant sur les lieux qu’on s’est rendu compte qu’il nous manquait un élément essentiel... l'investissement minimal requis : les 5₤ nécessaires à l’achat de l’arme en plastique qui servirait à notre noble forfait. Direction la maison (ou la villa, héhé) pour demander à mamma cet investissement minimal.
« -Et pourquoi donc avez-vous besoin de 5₤ ? Nous inquisitia-t-elle.
-C’est pour acheter l’outil qui nous servira pour nos «soldes instantanées».
-Quelles soldes ? nous demanda-t-elle mi-amusée, mi-intriguée.
-On va faire honneur à la famiglia en braquant la confiserie pas loin, comme ça les copains reviendront nous voir ! » Répondit fièrement mon fratellino.
Notre mamma, ayant deviné très clairement l’identité de notre «outil» nous passa non pas 5₤, mais 15₤ en ajoutant :
« -Prenez aussi quelques friandises avec votre «outil» de façons à ce que ce soit plus naturel... et prenez l’air nonchalant. Votre père sera très fier de votre initiative.» Conclut-elle avant de nous laisser filer.
Une fois dans le magasin, les choses se sont passés simplement, à l’intérieur notre interprétation de «nonchalance» a été un franc succès, nous avons fait preuve de la plus douce des innocences, de vrais petits bouts-de-chou. En plus de cela nous avions eu un aperçu du paradis sucré qui nous attendait.
En rentrant au domaine familial, nous nous mîmes de suite au travail, mais on n’avait guère prévu que ça solliciterai autant d'intérêt auprès de la famiglia. Encore, au début ce n’était que mamma qui nous aida à avoir l’air plus «Arcobaleno», elle nous trouva la tenue parfaite pour «faire les soldes gratuites comme un Arcobaleno se doit de les faire». Elle nous équipa de smokings en queues de pie blanches, d’un chapeau haut-de-forme pour mon frère et, pour moi, d’un chapeau melon et de bottes de cuir. Le tout avec le blason familial bien entendu ! Ensuite elle prit le reste de sa journée pour nous coudre un sac de type mary-poppinesque pour contenir notre butin.
Ensuite ce fut le tour de notre frère aîné Mario, âgé de 15 ans à cette époque, de nous donner ses ficelles du métier. Il venait de commencer à travailler avec Papà de manière constante. Il apprenait tout de lui et quand il rentra vers 13h à la villa il décida que c’était à notre tour d’apprendre de la famiglia. Il nous fit travailler notre image. Devant un miroir il nous apprit à être «menaçants», à obliger les gens à consentir aux moindres de nos souhaits et à nous respecter... dur dur d’être méchant quand on n’a jamais eu à l’être jusqu’à présent. Au moins on avait qu’à faire semblant. Ce qui est beau dans tout cela c’est que dans la famiglia on a l’air méchant, mais sans réellement l’être vraiment. On a comme réputation de savoir ce que l’on veut et de l’obtenir grâce à notre éloquence plus qu’à nos rares menaces. En nous apprenant cela, il accomplit là plus le travail d’un père que celui d’un frère.
Papà ne fut présent que plus tard. Il ne rentra qu’à 22h et, comme à notre habitude, nous l’attendions tous pour dîner. Il eu vent, durant sa journée, de notre projet qui était devenu fameux pour toute la famiglia... et prochainement pour toute la ville !
« -Qui aurait rêvé mieux pour une initiation à ce qu’est un Arcobaleno ! Se réjouissait mon père de son gentil rire grassouillet de bienveillance. Et en plus, cela est votre initiative ! Qu'est-ce-qu’un père aurait pu rêver de mieux ?
-Je les coacherais à distance, dit Mario, pour qu’ils sachent quoi me ramener comme bonbecs.
-Quelle idée saugrenue ! On les prendra tous bien sûr s’insurgea Giuseppe !
-Bien sûr ! On ne fait rien à moitié ici ! Compléta Papà. Soyez tranquilles les enfants, je m’occupe de tout le reste, il n’y aura rien qui pourrait faire échouer votre plan, car c’est nous tous qui l’avions décidé !! Evviva Arcobaleno !!!!
-EVVIVA ARCOBALENO !!!!! Que nous criâmes tous en coeur.»
Sur ce, le repas prit fin et nous nous couchâmes pour être pleins d’énergie pour pouvoir profiter du plus grand de tous les pactoles.
Une certaine fébrilité se sentait au sein de toute la famiglia, quelque chose de grand pour nous allait se passer. C’est toujours important un baptême, même dans le milieu de la mafia italienne. Dès le petit-matin nous nous réveillâmes tous pour débuter l’opération. Papà nous avertit que toute une équipe serait en couverture avec des fusils de précision sur les toits avoisinants... juste au cas où... Notre frère, lui, communiquerait avec nous via de petits écouteurs très discrets. Ils nous surveillerait avec des jumelles au travers de la baie vitrée du magasin depuis une petite fourgonnette blindée arborant le blason familial, qu’on ne cessera jamais d’exposer fièrement. Ce plan était réellement fabuleux, il n’était vraiment pas compliqué pour nous.
Nous entrâmes donc avec toute une carrure dans nos petits costumes sur mesure à l’intérieur de la petite échoppe de quartier. L’air de deux maestros, nous commençâmes par juste regarder les rayons comme si de rien n’était. Nous passâmes bien sûr ensuite à l’étape de la caisse après notre choix. Nos courtoises salutations rassérénèrent la jeune femme derrière la machine qui semblait bien stressée par nos tenues... sachant certainement ce qu’elles signifiaient. Notre frère nous rappela de mettre le plus de style possible dans notre commande, alors Giuseppe sortit un coupon précédemment rédigé par ses soins notifiant que nous avions le droit à tous les bonbons gratuits que nous souhaitions. Le tendant à la madame il ne dit qu’un simple «On prend le tout.» fort satisfait de ce choix oh combien cornélien. Et pour accentuer notre effet persuasif je remontais la détente de la simili-arme rangée dans mon veston en un très réaliste déclic pour un jouet. On pu presque remplir en entier notre Mary Poppin’s bag avec l’intégralité du magasin devant le regard éploré de la jeune marchande qui devait désormais mettre la clef sous la porte et aller trouver un bus sous lequel se jeter.
De suite après notre départ précédé de nos sincères remerciements et d’un courtois arrivederci, Papà et un douzaine d’hommes, tous habillés en smoking queue de pie blanche comme nous, entrèrent dans l’échoppe. Grâce au secret de notre famiglia, l’échoppe resta ouverte sans que l’on ai eu a payer un sou.
Sur le chemin du retour je dis à mon frère :
« -J’ai bien fait de montrer le pistolet en plastoc à la madame, c’est sûrement pour cela qu’elle nous a laissé faire.
-Mais que dis-tu !? C’est moi qui a lui ai montré l’«outil» !»
Sur ces mots il sortit de son vêtement de quoi appuyer ses dires. Il appuya même sur la gâchette de façon à ce que suinte un petit peu d’eau du canon du revolver.
« -Mais alors, quelle arme j’ai moi ?» En sortant l’arme, trop lourde pour un jouet finalement, de mon veston : elle m’échappa des mains et au contact du sol détonna à en rendre sourd un éléphant. Quelle surprise ce fut ! Heureusement ni lui, ni moi ne fut blessé, mais l’on entendit tout de même un bruit sourd nous revenir... comme si quelque chose de flasque et contondant s’était écroulé. Nous partîmes comme si de rien n’était en laissant l’arme sur place... effrayés à l’idée de ce qu’elle pourrait faire d’autre.
Au final on se retrouva avec plus de 2000₤ de bonbecs transposés en dents cariées pour tous nos amis (ceux qui ont osé se rebeller contre leurs parents pour continuer à nous voir), notre fratellino et nous. D’horribles maux de ventre aussi... mais au moins ça en aurait valu la peine, car on a tous deux su que nous serions les prochains parrains de la mafia italienne et qu’on mènerait la famille Arcobaleno au dessus de toutes les autres et cela ensemble !
Fin
Tu avais beaucoup d'imagination! Un cambriolage pour bec sucré!! :) Bravo!
La mafia des bonbecs.... Haha! Sûrment pas des bonbecs en sucre. ;)
Cool de découvrir du contenu français sur Steem! Je te suis!
Ha ouai ! C'est la raison pourquoi la famiglia se sentait si impliqué haha !