Les Royaumes Brisés 2

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Chapitre 2 : Le Règne de la Lune

Lorsque les flammes dévorantes du Premier Monde s’éteignirent et que la cendre retomba, lourde et suffocante, sur la Terre brisée, un silence profond et implacable s’abattit sur les ruines calcinées. Pendant des siècles, le vent emportait les derniers vestiges d’une civilisation oubliée, ne laissant que des échos de ce qui avait jadis été. L’horizon, autrefois baigné dans une lumière éclatante, s’était désormais recouvert d’une obscurité oppressante. Une nuit perpétuelle, sans fin, recouvrait le monde, voilée par des nuages denses et des brumes toxiques, comme un voile de souffrance éternelle. La lumière du soleil, réduite à une faible lueur orange, ne perçait plus la lourde atmosphère, offrant au monde une ombre désolée, d’où même les étoiles avaient fui.

Les océans, autrefois des étendues de feu et de lave bouillonnantes, se refroidirent et se solidifièrent. Des mers noires comme de l’encre, obsidiennes sans fin, s’étendirent sur des milliers de kilomètres. Là où les vagues avaient jadis dansé sous le souffle de la brise, seules restaient des étendues glacées et silencieuses, des miroirs d’eau obsédants où, parfois, la pâle lueur de la lune se reflétait, donnant un étrange sentiment de vie dans cet univers éteint.

Les derniers survivants de l’humanité, hagards et épuisés, erraient sans but à travers les débris du monde, cherchant en vain une terre fertile, un refuge, ou ne serait-ce qu’un soupçon d’espoir. Mais tout était perdu. Les grandes cités, autrefois des centres de culture et de savoir, n’étaient plus que des vestiges rongés par les âges, engloutis sous des cendres et des pierres froides. La nature elle-même semblait avoir pris le deuil du feu perdu, figée dans une immobilité mortelle. Les arbres, autrefois majestueux, n’étaient plus que des squelettes de bois, décharnés par la chaleur, leur feuillage réduit en cendres flottant dans l’air.

L’humanité, qui avait autrefois régné sur le monde, semblait avoir disparu. Ses créations, ses œuvres, ses histoires s’étaient effacées, balayées par les vents du cataclysme. Mais parmi les ruines, une autre force se préparait à émerger. Une force qui n’avait pas besoin de lumière pour prospérer, une force qui, là où la lumière échouait, trouvait son terrain de prédilection.

Là où la chaleur de la vie avait disparu, l’ombre s’adaptait. Les derniers vestiges d’humanité, maintenant réduits à des tribus de survivants, commencèrent à se regrouper autour de nouveaux pouvoirs. Parmi eux, une figure émergente se fit connaître sous le nom d’Élisée, une jeune femme aux yeux d’un gris acier perçant, résolue à faire renaître la civilisation dans ce monde moribond. Elle mena son peuple, un groupe éparse de survivants, vers une vallée cachée, loin des vents glacés et des cendres volcaniques. Là, dans l’obscurité, ils établirent une première communauté : un bastion de vie, caché sous la lueur spectrale de la lune.

Dans cette vallée, nommée Lunaris, l’ombre devint leur alliée. Loin de craindre l’obscurité, ils l’utilisèrent pour se protéger des dangers qui rôdaient dans la nuit infinie. Lunaris devint ainsi un symbole de résilience et d’adaptation. Tandis que les autres peuples se battaient contre les ténèbres, Élisée et son peuple apprirent à les apprivoiser.

Les anciens royaumes, autrefois prospères, étaient maintenant devenus des ruines sans nom. Rivalis, l'ancien royaume de l’Est, avait disparu sous une pluie de feu. Ferrarum, une cité-état renommée pour ses arts mécaniques, n’était plus qu’un tas de fer rouillé et de cendres. Même la majestueuse Aurelianis, un empire dont la grandeur s’étendait des rives de l’ancien continent jusqu’aux déserts d’orient, n’avait pas survécu à l’apocalypse.

Dans ce monde régi par l’obscurité, où la vie peinait à retrouver ses formes, la Lune devint un phare, un symbole de l’espoir fragile. La lueur pâle qui brillait dans le ciel nocturne offrait aux survivants une forme de repère, un souvenir lointain d’un temps révolu. Cependant, ce n’était pas seulement un symbole de lumière ; c’était aussi le signe d’un pouvoir caché. Un pouvoir dont Élisée ne se doutait pas encore pleinement, mais qu’elle finirait par découvrir au fur et à mesure que son peuple s’épanouirait, loin des cendres des civilisations mortes.

Dans la profondeur de la nuit, où tout semblait sombrer dans l’oubli, la lune continuait de briller, et avec elle, un nouveau règne commençait à s’épanouir, forgé dans l’ombre. Les anciennes légendes, à peine murmurées dans le vent, se réveillaient lentement, prêtes à marquer le début d’une nouvelle ère.

Chapter 2: The Reign of the Moon

When the devouring flames of the First World were extinguished and the ashes fell, heavy and suffocating, upon the shattered Earth, a deep and relentless silence descended upon the charred ruins. For centuries, the wind carried away the last remnants of a forgotten civilization, leaving behind only echoes of what once was. The horizon, once bathed in radiant light, was now cloaked in an oppressive darkness. A perpetual, endless night covered the world, veiled by dense clouds and toxic mists, like a shroud of eternal suffering. The sunlight, reduced to a faint orange glow, could no longer pierce the heavy atmosphere, casting the world into a desolate shadow where even the stars had fled.

The oceans, once expanses of fire and bubbling lava, cooled and solidified. Black seas, endless obsidian plains, stretched for thousands of miles. Where waves once danced under the breath of the breeze, only frozen and silent expanses remained—haunting mirrors of water where, at times, the pale glow of the moon was reflected, giving a strange illusion of life in this extinguished universe.

The last survivors of humanity, haggard and exhausted, wandered aimlessly through the debris of the world, searching in vain for fertile land, a refuge, or even the faintest glimmer of hope. But all was lost. The great cities, once centers of culture and knowledge, were now mere remnants gnawed by time, swallowed by ashes and cold stone. Nature itself seemed to mourn the lost fire, frozen in a deadly stillness. Trees, once majestic, were nothing more than skeletal husks of wood, stripped bare by the heat, their foliage reduced to ashes drifting in the air.

Humanity, which had once ruled the world, seemed to have vanished. Its creations, its works, its stories had been erased, swept away by the winds of cataclysm. But among the ruins, another force was preparing to emerge. A force that did not need light to thrive, a force that, where the light failed, found its true domain.

Where the warmth of life had disappeared, the shadows adapted. The last remnants of humanity, now reduced to scattered tribes of survivors, began to gather around new sources of power. Among them, an emerging figure made herself known—Élisée, a young woman with piercing steel-gray eyes, determined to revive civilization in this dying world. She led her people, a disparate group of survivors, to a hidden valley, far from the icy winds and volcanic ashes. There, in the darkness, they established the first community—a bastion of life, hidden under the spectral glow of the moon.

In this valley, named Lunaris, the shadows became their ally. Instead of fearing the darkness, they used it to shield themselves from the dangers lurking in the endless night. Lunaris became a symbol of resilience and adaptation. While others fought against the darkness, Élisée and her people learned to tame it.

The old kingdoms, once prosperous, had now become nameless ruins. Rivalis, the former kingdom of the East, had vanished beneath a rain of fire. Ferrarum, a city-state renowned for its mechanical arts, was now nothing more than a heap of rusted iron and ashes. Even the majestic Aurelianis, an empire whose greatness once stretched from the shores of the ancient continent to the eastern deserts, had not survived the apocalypse.

In this world governed by darkness, where life struggled to take shape again, the Moon became a beacon—a fragile symbol of hope. The pale glow that shone in the night sky offered the survivors a sense of direction, a distant memory of a bygone time. However, it was not merely a symbol of light; it was also the harbinger of a hidden power. A power that Élisée had yet to fully understand but would soon discover as her people flourished, far from the ashes of dead civilizations.

In the depths of the night, where everything seemed to fade into oblivion, the moon continued to shine. And with it, a new reign began to take root—one forged in the shadows. The ancient legends, barely whispered in the wind, were slowly awakening, ready to mark the dawn of a new era.

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