EBSI, Blockchain privé ou publique ?

in ULille blockchain2 years ago

Dans le cadre du cours de cryptomonnaie de mon Master Mathématiques appliquées à la finances, je dois répondre à l'exercice suivant :

-Tout d'abord, ils devront poser la question à ChatGPT et reproduire sa réponse.
-Ensuite il leur est demandé de faire une analyse critique de la réponse de l'IA: qu'est-ce qu'il pensent de la réponse de ChatGPT, avec quoi ils sont d'accord et pourquoi, avec quoi ils ne sont pas d'accord, qu'est-ce que ChatGPT n'a pas "vu" peut-être?

Voici la réponse auquel ce post va tenter de répondre :

Q.1 Contrastez les blockchains « publiques » et « privées », respectivement « sans permission » et « avec permission ». Selon ces deux dimensions, dans quelle catégorie se situe la blockchain EBSI ? Des raisons structurelles freinent l’essor des blockchains privées. ainsi, alors que seulement 3 mois se sont écoulés entre le « livre blanc » du bitcoin et le premier block de sa blockchain, EBSI a été annoncée en 2019 mais n’est pas à ce jour en mode « production ». Commentez.
  • La réponse de ChatGPT

Les blockchains publiques et privées se distinguent par leur nature d'accès et de participation, ainsi que par leurs niveaux de permission.
Une blockchain publique, également appelée blockchain sans permission, permet à n'importe qui de rejoindre le réseau, de lire les transactions et de participer à la validation des blocs. Ces blockchains sont généralement ouvertes et transparentes, avec un consensus décentralisé. Les exemples les plus connus de blockchains publiques sont Bitcoin et Ethereum.
En revanche, une blockchain privée, également appelée blockchain avec permission, est contrôlée par un groupe restreint d'entités ou d'organisations. L'accès et la participation à la blockchain sont limités et régulés par des autorisations préalables. Ces blockchains sont souvent utilisées par des consortiums ou des entreprises qui souhaitent conserver un certain niveau de confidentialité et de contrôle sur leur réseau.
Quant à la blockchain EBSI (European Blockchain Services Infrastructure), elle est classée comme une blockchain publique sans permission. L'EBSI est une initiative de l'Union européenne visant à fournir une infrastructure blockchain pour les services publics transfrontaliers. Elle est conçue pour être ouverte à tous, avec un accès et une participation non restreints. L'EBSI vise à renforcer la transparence et la confiance dans les services publics en utilisant la technologie blockchain.
En ce qui concerne les raisons structurelles qui freinent l'essor des blockchains privées, il y en a plusieurs. Tout d'abord, les blockchains privées nécessitent un niveau de confiance préalable entre les participants, ce qui peut être difficile à établir dans un environnement où les parties n'ont pas de relations préexistantes. De plus, la mise en place d'une blockchain privée implique souvent des coûts élevés en termes d'infrastructure et de maintenance, ce qui peut limiter son adoption.
En ce qui concerne le délai entre l'annonce de l'EBSI en 2019 et son absence de mode "production" jusqu'à présent, cela peut être dû à divers facteurs. La mise en place d'une infrastructure blockchain à grande échelle, en particulier dans le secteur public, peut impliquer des défis complexes. Cela comprend la nécessité de coordonner de multiples parties prenantes, de respecter les réglementations et les normes, et de résoudre des problèmes techniques et de sécurité.
De plus, l'adoption de nouvelles technologies dans les secteurs publics est souvent soumise à des processus décisionnels lents et complexes, ainsi qu'à des considérations politiques. Il est également courant que des projets technologiques prennent plus de temps que prévu pour passer de la phase de développement à la production en raison d'obstacles imprévus ou de contraintes budgétaires.
Il est important de noter que les délais de déploiement et les défis auxquels sont confrontées les blockchains publiques et privées peuvent varier considérablement en fonction de la nature du projet, des parties prenantes impliquées et du contexte réglementaire.

Commentaire

Je pense que la réponse de ChatGPT contient quelques erreurs. Il déclare que les blockchains publiques sont sans permission, mais il est évident, après avoir effectué des recherches sur Internet, que la réalité est plus nuancée. Par exemple, on peut lire ce qui suit :

"La différence entre une blockchain publique et privée concerne principalement deux points : la soumission des transactions et l'algorithme de consensus. Premièrement, une blockchain publique permet à chacun de devenir membre et acteur du réseau en hébergeant un nouveau nœud, contrairement à une blockchain privée qui n'accepte que des membres sélectionnés par la gouvernance de cette dernière. Il s'agit généralement d'une organisation ou d'un consortium. Dans une blockchain publique, n'importe quel membre peut soumettre une transaction, il peut lire, écrire ou modifier la base de données. Ce n'est pas le cas pour une blockchain privée où, pour pouvoir soumettre une transaction, il faut posséder les permissions nécessaires."

Il est donc clair que classer l'EBSI comme une blockchain publique semble précipité et peu précis. Le cas de l'EBSI est intéressant, car l'objectif de l'EBSI est d'être accessible à tous les citoyens européens, mais peut-on dire pour autant que tous les citoyens pourront devenir membres et acteurs du réseau ? L'EBSI fonctionne avec un mécanisme de preuve d'autorité (Proof of Authority), ce qui signifie que la validation des transactions est effectuée par des nœuds dont l'autorité est prouvée au préalable. Actuellement, une trentaine de nœuds sont prévus. Là où l'EBSI présente un aspect de blockchain publique, c'est au niveau des transactions, où tous les citoyens auront la possibilité d'effectuer des "transactions" (cela peut se référer, par exemple, à la capacité de certifier la possession d'un document). L'EBSI se situe donc dans une zone intermédiaire, une blockchain accessible à tous, mais où les transactions et la validation des blocs sont effectuées par une autorité centrale.

En ce qui concerne la vitesse de mise en œuvre du projet, je suis en grande partie d'accord avec ChatGPT. Dans le cas de l'EBSI, on peut remarquer l'ampleur du projet. L'un des objectifs de l'EBSI est d'améliorer les échanges de documents officiels dans toute l'Europe. Il s'agit d'un projet ambitieux qui nécessite une préparation approfondie et qui sera inévitablement confronté à de nombreux problèmes techniques et réglementaires. Ils doivent respecter des normes telles que le RGPD et obtenir l'accord des États membres. Ce sont des processus qui prennent du temps, et c'est préférable, car des problèmes techniques ou de conception pourraient entraîner des problèmes pour de nombreuses personnes.

En ce qui concerne les blockchains privées en général, il est d'abord nécessaire de réfléchir à leur domaine d'application où elles peuvent apporter des améliorations en termes d'efficacité et de productivité. Je ne doute pas qu'elles seront adoptées si c'est possible. Malheureusement réussi à trouver d'exemples concrets de mises en place de blockchains privées ni de difficultés auxquelles elles pourraient être confrontées. Cependant, il semble qu'il y ait des domaines d'application possibles tels que l'approvisionnement alimentaire et la gestion des fournisseurs, par exemple.

Références




https://www.ibm.com/fr-fr/topics/benefits-of-blockchain https://monjuridique.infogreffe.fr/synthese-juridique/difference-blockchain-privee-publique https://digital-strategy.ec.europa.eu/fr/policies/european-blockchain-services-infrastructure https://trace-groupe.com/blockchain-publique-blockchain-privee-quelles-differences/

Sort:  

Merci @hmansi, il y a certaines choses qui sont bien vues. La grosse différence entre les blockchains "publiques, sans permission" comme bitcoin ou steem (une blockchain qui gère des documents) d'une part et une blockchain "privée, avec permission" (pour faire tourner un noeud et valider des transactions) comme EBSI est ... l'absence d'incitation ("incentives"). Si Bitcoin et steem sont rapidement passées "en production" c'est parce qu'elles ne se basaient pas sur des contrats entre parties mais sur l'axiome "people respond to incentives"