Attendu tel le messie et maintes fois repoussé, Cyberpunk 2077 est sans doute le jeu qui a le plus déchainé les passions sur la toile durant ces derniers mois. Avec une sortie en demi-teinte, pour ne pas dire chaotique, sur les consoles de salons d'ancienne génération, le titre de CD Projekt RED s'est retrouvé tantôt encensé par une presse spécialisé majoritairement peu objective avant de tomber de son piédestal lors des retours acerbes des consommateurs, mécontents de découvrir un jeu truffé de bugs et manquant clairement de finition. Ce contraste entre les joueurs et les sois disant professionnel du milieu provoqua un torrent de réactions qui submergea les avis parfois éclairés des quelques joueurs ayant pris le temps de se lancer dans l'aventure.
A une période où il n'est plus que question de scandales et de dramas en tout genres autour de Cyberpunk 2077, il demeure important de faire abstraction des révélations et des nouvelles publiés ici et la afin de ne point biaiser son ressenti concernant l'intérêt de ce titre. C'est en tout cas ce que je m'efforcerais de faire tout le long de la rédaction de ce test ! A présent, laissons de coté tout ce marasme ambient et plongeons nous dans l'univers futuriste de Night City.
Un univers sombre et pessimiste
Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, il convient de rappeler que le genre Cyberpunk puise sa source dans différentes œuvres qui ont su le faire évoluer au fil du temps et tout particulièrement durant les années 80. Cette époque bénie verra l'émergence d'artistes de tous bord qui façonneront la structure mais aussi la ligne directrice de cet univers. Présentant un caractère dystopique, le monde qui y est alors décrit peut parfois s'apparenter à des romans d'anticipation tels que Le meilleur des mondes de Huxley ou bien encore 1984 d'Orwell. A la différence près que le cyberpunk présente une société non pas dirigé par une entité mais bien dominé par un ensemble de grande corporations faisant désormais office d'institutions. Cette prise de pouvoir politique et économique amène inévitablement à une désorganisation des couches sociales ou les inégalités sont légions.
En opposition à cette situation, la contestation prend une forme radicale sous les traits d'un mouvement punk rassemblant en son sein des personnages désabusés, dépourvue d'éthique et faisant preuve de débrouille uniquement dans le but de survivre dans un monde de plus en plus autoritaire. Les gangs font leurs apparitions et la violence parait omniprésente.
Les mégalopoles tentaculaires et sur-urbanisé font ici office de décors. Les avancées technologique dans l'informatique, l'électronique et la robotique apporte un sentiment de déshumanisation par l'emploi du transhumanisme à outrance. L'homme n'est ici plus rendu à sa simple condition d'être biologique mais fusionne littéralement avec la machine (Ghost In The Shell / Matrix), accroissant ainsi ses facultés physiques, intellectuels et psychiques (Akira). A noter que Cyberpunk 2077 s'inspire principalement du jeu de rôle créé par Mike Pondsmith, Cyberpunk 2020.
Une petite virée futuriste
Bienvenue à Night City ! Citée de tous les vices, où règne le désordre et le chaos. Ici, les ultra-riches faisant allégeance aux grandes corporations ne se mêlent point à la plèbe et la tension reste plus que palpable dans les bas fonds de cette ville qui aspire les âmes des plus damnés. D'emblée, le jeu vous propose trois approche différente quant au déroulement du scénario. Ainsi, il vous sera possible d'incarner le rôle d'un corpo, d'un gosse des rues (street-punk) ou bien encore de se rallier à un clan de nomades vivant en dehors des emprises de ces grandes villes. Au final, il faut savoir que cette étape importe peu, si ce n'est une introduction différente et quelques lignes de dialogues en rapport à votre condition d'origine. Dommage, on aurait bien voulu expérimenter trois campagnes différentes...
Toutefois, le scénario reste suffisamment qualitatif et parfaitement en raccord avec l'univers du jeu de rôle papier. Pas de manichéisme, ni de dénouement heureux dans un univers froid et sombre. Bien entendu, nous avons affaire à une œuvre dédié à un public adulte et mature. Certains choix auront pour conséquence de tisser des liens avec certains personnages et de ce fait créer des romances suivant votre orientation sexuel. La technologie forge peu à peu l'identité de chaque individu et il n'est pas rare de voir certaines aberrations poussé à leurs paroxysme. Sans vouloir trop en dire, il sera bien entendu question de remise en question sur sa condition d'humain et de son rapport à des technologies émergentes, comme l'intelligence artificiel. Notre esprit se soustrait elle face à la débauche de réseaux et d'électroniques qui parsèment peu à peu notre corps ? C'est une question auquel il vous faudra répondre. Jusqu'ou êtes vous prêt à aller ?
Force est de constater que l'aspect esthétique de Cyberpunk 2077 flatte la rétine et ne manquera pas de vous émerveiller, si l'on met de coté une physique catastrophique à dix milles lieux de ce que peut proposer un GTAV ou un RDR2 qui ont tous deux quelques années d'existence... Néanmoins, le rendu des immeubles et des rues de Night City est d'une beauté saisissante, pour peu que l'on apprécie un environnement urbain. Les détails sur les personnages sont tout aussi impressionnants, donnant un coté organique prononcé et sont d'un réalisme bluffant. Pour tout vous avouer, j'avais quelques craintes concernant la qualité du rendu avec ma configuration actuelle (I7 6700k + GTX 1080 en 1080p), mais je fus agréablement surpris de découvrir que le jeu tournait dans des conditions assez favorable, en high/ultra avec un framerate entre 40 et 50fps. La gestion de l'éclairage est tout aussi exemplaire et ce même sans Ray-tracing. Bref, c'est un festival contemplatif. Il est clair que nous sommes la en face d'un jeu de nouvelle génération tirant parti des toutes nouvelles technologies. Crysis a fait son temps en terme de benchmark, désormais il faudra compter avec Cyberpunk 2077 !
Peu de jeux ont su mettre en avant ce genre si complexe tout en utilisant habilement les bases. Le pari de CD Prokekt RED de nous aventurer sur ce terrain semblait au premier abord assez risqué, tant les possibilités de gameplay semblait infini et jusque la très peu exploité. Bien que des jeux tels que System Shock et Deus Ex, nous laissait entrevoir un système centré autour du hacking et de l'utilisation de la technologie, il n'en demeuraient pas moins limité par l'éventail d'action disponible. A cela, Cyberpunk 2077 flirt parfois avec la facilité malgré un menu d'augmentation extrêmement fourni. Il est fort regrettable de ne pas avoir intégré un système plus complexe qu'un simple choix à effectuer ou un banal jeux de piste très dirigiste dans les phases de gameplay.
Ne parlons pas des approches furtives finalement très hasardeuses et des phases d'actions d'une facilité déconcertante (une IA aux décisions parfois étrange...), du moment que vous mettez la main sur les armes appropriés. Le craft, fonction anecdotique, ne donne pas l'envie de réaliser des recherches approfondies. Oui, cyberpunk 2077 pèche finalement sur le fond plutôt que sur la forme. S'en ressent alors une certaine redondance, voir une lassitude qui entache quelque peu l'expérience.
Le mot de la fin
Non, Cyberpunk 2077 n'est pas une catastrophe. Loin de la ! Mais ce n'est pas non plus le jeu exceptionnel qui nous a été vendu depuis bien des années. Au final et malgré un scénario très plaisant ainsi qu'une direction technique et artistique sur pc qui nous laisse admiratif, le titre ne renouvelle pas le genre du jeu de rôle et demeure d'un classicisme déroutant. Un comble pour un univers avec un fort potentiel ludique qu'est le cyberpunk ! Ayant moi même attendu son arrivée depuis tant d'années, je ne peux que d'être mitigé devant ce résultat final et j'ose espérer que le futur mode online relèvera le niveau. S'agit il d'un premier jet et verrons nous des améliorations conséquentes dans une future suite à venir ? Nous ne pouvons que l'espérer, même si l'espoir de voir un nouvel opus semble compromis !
J'espère que les DLC gratuits qu'ils nous promettent agiront aussi comme de vraies grosses mises à jour.
Comme une réelle utilité à choisir une faction plutôt qu'une autre au début du jeu, certaines petites missions plus longues, comme celle du combat de rue qui n'a finalement pas plus de 5 ou 6 combats. Et peut être un remaniement du système de loot qui me paraît très simple, on récupère juste des objets un peu aléatoires partout, tout ça pour avoir des armes qui se ressemblent un peu toutes qui nous frustre juste de ne pas avoir les objets en légendaires.
J'espère aussi voir un jour la fin de la mission avec Les Péralez, la mission est vraiment impactante dès les premières minutes et nous laisse sur probablement le plus gros cliffhanger du jeu avec un mystère gigantesque ou même Johnny se sent touché.
S'ils continuent avec leurs mises à jour le jeu ne pourra qu'être mieux de toute façon
Merci pour ce super article très intéressant! Vraiment dommage qu'ils aient cédé à la pression et sortie une bonne année trop tôt.
Tu y as passé combien d'heure de jeu finalement?
ps: je ne savais pas que l'on pouvait b@i$é son ressenti (déso ta coquille m'a trop tenté) 🤣
@mintrawa: Witness FR - Génération X - Geek 🤓 Gamer 🎮 voyageur ⛩️
Ne loupez pas le Hive Power UP Day! plus d'info ici
Haha ! Petit coquin, j'étais sur que cette faute intentionnelle éveillerait les sens des plus attentifs... Même si ce n'était pas vraiment intentionnel... 🤣 Je m'en vais corriger ça de suite !
J'ai cumulé pas loin de 55 heures de jeu, le tout en prenant le temps nécessaire de réaliser un maximum de quêtes secondaires. J'imagine que l'on peut rajouter une bonne dizaine d'heures supplémentaire si l'on souhaite compléter la totalité du titre (quêtes et équipements).
Edit : Mon statut Steam m'indique 56 heures.
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Salut,
Je ne joue que très peu par contre j'ai lu cet article avec plaisir ayant suivi les déboires de CD Project suite aux énormes investissements à ce jour non rentabilisés.
Bravo pour la qualité de la langue employée !