L'histoire de la Nation Belge

Les Celtes ont migré en Europe de l'Ouest à partir de -2500, et se seraient établis en Gaule vers -1200, mais il faut attendre l'âge du fer (-800) pour pouvoir l'affirmer. La Gaule formait un territoire qui longeait le Rhin jusqu'à la Méditerranée. Des années après l'invasion en -57 de la Gaule par les légions romaines de Jules César, Auguste va la partager en trois provinces romaines, dont celle de la Gaule Belgique située la plus au nord de la Gaule, et qui borde le Rhin. Puis viendra avec les Francs au IIIe siècle, l'empire Mérovingien et Carolingien (751) qui se divisera à la mort de Charlemagne en trois royaumes (843). Ce sera principalement la naissance de l'Allemagne et des Pays-Bas qui se détachent de l'Empire Franc. En 987 ce sera la 3e Dynastie Franque avec les Capétiens. Petit à petit, les différents États entre la future France et l'Allemagne vont être rassemblés en un seul État par la maison Capétienne de Bourgogne. Cette unification commencera en 1384 et prendra fin en 1443. Ces territoires seront nommés Pays-Bas. Sur certaines cartes du XVIe siècle, cet État est représenté par une figure de lion dressé, avec une patte levée, dont la silhouette est superposée à celle du pays avec la dénomination Leo Belgicus.

Les premiers signes de l’Âge du bronze datent de 1750 av. J.-C. En 500 av. J.-C., habitées par des Celtes, ces régions subissent les influences et commercent avec le monde méditerranéen. Dès 150 av. J.-C., les premières monnaies celtes font leur apparition. Les diverses tribus celtes vivant sur ces territoires à cette époque étaient les Éburons, les Aduatiques, les Nerviens, les Ménapiens, les Morins, et les Rèmes.

Les écrits de Jules César De Bello Gallico (I et II) forment le début de l’histoire écrite. « De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves ». Ainsi parlait Jules César des tribus qui ont donné tant de fil à retordre à ses légions. Cette citation (légèrement amputée) est toujours présente dans les manuels scolaires actuels. Jules César justifiait ainsi les cinq années (à compter de 57 av J.C.) dont il avait eu besoin pour faire plier ces féroces guerriers.

Les régions septentrionales de la Gaule peuplées par les Belgae seront divisées en tant que Provincia belgica lors de sa réorganisation par l’empereur Auguste. Cette province impériale est beaucoup plus importante que la Belgique actuelle. Elle recouvre tout le Nord-Est de la France actuelle, de la mer du Nord à la Franche-Comté, ainsi qu'une partie de l'Allemagne et des Pays-Bas actuels. Elle est cependant divisée vers 84 avec la création de la Germanie inférieure (qui comporte une partie du territoire belge actuel) et de la Germanie supérieure. En 297, celle-ci est de nouveau divisée, en Belgica prima et Belgica secunda.

Belgica prima se situe au sud de Belgica secunda. Elle s'étend sur les territoires actuels des départements français des Vosges, du nord de la Haute-Marne, de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle, de la Moselle, la partie sud du Luxembourg, l'extrême sud de la province belge de Luxembourg, une grande partie nord du land allemand Rhénanie-Palatinat et une petite partie sud-ouest du land Hesse.

Belgica secunda est la province la plus au nord. Plus étendue, elle regroupe les territoires actuels des départements français des Ardennes, de la Marne, du nord de l'Aube, de l'Aisne, de l'Oise, de la Somme, du Pas-de-Calais, du Nord, les provinces belges de Hainaut, de Namur, de Flandre-Occidentale, de Flandre-Orientale, du Brabant wallon et la partie ouest du Brabant flamand et la région de Bruxelles-Capitale.

La présence romaine apporte quatre siècles d'organisation romaine à la région. La sécurité des frontières face aux Germains est assurée par les légions et des auxiliaires francs. Les premières voies romaines de communication sont créées en reprenant des voies gauloises, d’une part entre Boulogne et Cologne, d'autre part entre Reims et Trèves. Plusieurs bourgs sont créés à l’intersection de ces axes, tels par exemple Arlon et Bavay, ou encore Tongres et Tournai. Le latin, utilisé par les fonctionnaires romains et les marchands, devient la langue administrative. Le christianisme s'impose rapidement au IIIe siècle après la conversion de l'empereur Constantin et la fondation d’un évêché à Tongres.

Au XVIe siècle, et à la suite de la Réforme, les provinces du nord prendront leur indépendance. On distinguera dès lors :

les Pays-Bas du Nord : République indépendante pratiquant la liberté de culte, mais où le calvinisme est dominant, (les Provinces-Unies) ; le futur Royaume des Pays-Bas. Sur les cartes de l'époque, cette région est parfois dénommée Belgica Foederata ou Belgium Foederatum ;

Avant 1789, la Maison de Bourgogne, puis les Habsbourgs, d'abord la branche espagnole, puis la branche autrichienne. Entre 1789 et 1830, ces Pays-Bas du Sud passèrent sous domination française puis, dans l'idée de reconstituer l'unité des anciens Pays-Bas, formèrent un Royaume uni des Pays-Bas avec les anciennes Provinces-Unies, avant de devenir indépendants en tant que « Belgique ». Finalement, en 1839, une partie de la Belgique forma un nouvel État : le Grand-Duché du Luxembourg.

Il faut également distinguer la Principauté de Liège qui eut un destin totalement indépendant de celui des Pays-Bas (du Nord ou du Sud), jusqu'à leur intégration dans la République française en 1795.
La Révolution liégeoise (en wallon Revolucion lidjwesse ou Binamêye revolucion) est la période qui va de 1789 à 1795, et qui entraînera la disparition de la principauté de Liège après huit siècles d'existence.

En 1789, une insurrection éclate à Bruxelles, en bonne partie réactionnaire et cléricale sous la direction de Van der Noot, qui anéantit les principales réformes du despote éclairé, notamment l'Édit de Tolérance (1781) qui avait tenté d'éradiquer les discriminations dont souffraient les protestants.

Les États-Généraux ne reconnaissent plus l'autorité du souverain et l'armée impériale est battue à Turnhout le 24 octobre 1789.

Cette révolution brabançonne donne lieu à des proclamations d'indépendance des différents « États », et la création, le 11 janvier 1790, de la confédération des États belgiques unis. La discorde entre les partis réactionnaire de Vander Noot et progressiste de Vonck gêne cependant considérablement la défense du pays et favorise le retour des troupes régulières Saint-Empire qui rétablissent l'autorité impériale en octobre 1790.

Si l'Empire français consacre la fin définitive des anciennes divisions territoriales ainsi que la caducité des traités qui, sous l'Ancien Régime, avaient condamné la fermeture de l'Escaut, une hostilité ne se répand pas moins parmi la population belge, malgré la prospérité qui accompagne l'ordre impérial. La conscription qui enrôle les jeunes gens dans l'armée de Napoléon déclenche des mouvements comme la guerre des paysans qui sévit en Wallonie dans les dernières années de l'empire. Des mouvements similaires éclatent d'ailleurs en France à la même période.

Pour affaiblir la France au congrès de Vienne en 1815, les trois grands vainqueurs se divisent l'Europe sans tenir compte des sentiments nationaux. Se référant à une époque historique ancienne, ignorant les évolutions historiques divergentes des deux entités, ils décident de reconstituer les anciens Pays-Bas et réunissent les territoires des Pays-Bas autrichiens (la future Belgique) à ceux des anciennes Provinces-Unies (les Pays-Bas du Nord). Ainsi naît une sorte d'État tampon au nord de la France. À la tête de ce Royaume-Uni des Pays-Bas, Guillaume Ier d'Orange.

Le 18 juillet 1815, le roi publie une constitution en vue de la fusion des deux Pays-Bas. Au nord, les États-Généraux l'acceptent à l'unanimité. Au sud, elle est soumise à 1603 notables belges ; 527 vont voter « pour » et 796 « contre » (dont 126 pour des motifs religieux). Le résultat était donc « contre » à 60 %. Toutefois, dans le décompte des voix, les 280 abstentions seront considérées comme des votes « pour », et il en ira de même pour les 126 votes « contre » à motifs religieux. Le résultat devint alors 933 « pour » et 670 « contre ». Et c'est ainsi que, le 24 août, le gouvernement proclama l'acceptation de la constitution à 58 %.

L’opposition aux « Hollandais » était pourtant déjà patente. Ainsi, le 6 mars 1814, plus d'un an avant la naissance du Royaume-Uni, un agent britannique rapportait qu'en Belgique « la quasi-totalité des classes de la société (…) rejettent de façon très nette la Hollande et la Maison d'Orange. »

Dans les faits, la population assiste donc au rétablissement des Pays-Bas d'avant 1581, cette fois sous la forme d'un État garantissant la liberté de culte mais où la présence à côté de nombreux dirigeants catholiques23 de dirigeants protestants24 heurtait la sensibilité des milieux catholiques des anciens Pays-Bas du Sud qui n'étaient pas encore capables d'accepter le pluralisme.

Le premier antagonisme, le premier « grief », est donc logiquement religieux, et la situation inversée par rapport à 1581. Les 3,5 millions de Belges, des provinces du sud sont majoritairement d'origine catholiques et intégrés dans un nouvel État où de nombreux dirigeants étaient issus des milieux protestants qui formaient une population d'un million deux-cent mille personnes dans les provinces du Nord, y formant la classe urbaine anciennement cultivée, où ne vivaient que 900 000 catholiques, souvent dans le monde rural, ne formant que 40 % de ces provinces, et un roi protestant. De plus, l'égalité des religions est décrétée : le clergé catholique se sent alors menacé par la minorité des vingt cinq pour cent de protestants du Royaume, et soutient l'opposition dans les campagnes. Cette opposition est surtout marquée en Flandre, et menée par l'évêque de Gand (de Broglie). Ainsi, comme en 1581, la religion sera une des causes directes de la scission des Pays-Bas.

Le second antagonisme est économique : les libéraux n'ont plus accès au marché français, tandis qu'ils doivent faire face au libre-échange avec l'Angleterre, et son industrie fort avancée. De plus, le gouvernement favorisait les investissements dans le nord et le roi ira même jusqu'à freiner le développement du port d'Anvers pour favoriser les ports du nord. Pour ces raisons, en 1816, les ambassadeurs d'Autriche, de Russie et de Prusse ont déjà perdu toute confiance en la réunion des deux Pays-Bas.

Parallèlement à ces deux antagonismes, le gouvernement devenait de plus en plus autoritaire, vis-à-vis de la liberté de la presse (sous couvert de troubles de l'ordre public) et du clergé catholique. Ainsi, les opposants à ce despotisme se rassemblent, réclamant la responsabilité ministérielle devant le Parlement, ainsi que la liberté de la presse et de l'enseignement.

Cette opposition catholique-libéral sera uniquement belge : les catholiques du nord n'ont aucune influence (depuis 1581) et peu de libéraux du nord s'y rallient, préférant rester fidèle au roi. Cela peut s'expliquer par le favoritisme pro-hollandais du royaume (dans la fonction publique et l'armée), mais également par le fait que les Belges étaient majoritaires. Leur faire trop de concessions reviendrait à les laisser gouverner le pays, ce que ni le roi ni la population du nord n'accepteraient. La fidélité au roi restera d'ailleurs très présente aux Pays-Bas : pas de question royale à la belge, même sous le règne de Guillaume III

Le soulèvement des Belges est alors inévitable, et l'élément déclencheur sera la seconde vague des révolutions en Europe (en 1830). La bourgeoisie prendra alors le pouvoir en août 1830 et, face au souverain absolutiste étranger, sera soutenue par toutes les couches de la société dans l'ensemble du pays, villes et campagnes comprises en Flandre et en Wallonie. On note bien l'hostilité à la révolution d'une partie de la bourgeoisie francophone de Flandre, partisane du roi de Hollande en raison des avantages économiques de sa politique libérale. Mais ce mouvement n'aura pas de succès. Après la défaite hollandaise dans les rues de Bruxelles suivie du bombardement d'Anvers et d'une tentative avortée de retour de l'armée hollandaise -tentative condamnée par les puissances du traité de Vienne (sauf la Russie)- la Belgique est reconnue internationalement et dotée d'un statut neutralité sous la garantie de la France et de l'Angleterre.

Quant à la question linguistique, si, au XXe siècle, elle est prépondérante, il n'en fut d'abord rien à l'époque, comme on peut le constater à travers les publications politiques et la presse des premières années qui suivent l'installation du nouveau régime. Aucune opposition sérieuse de nature linguistique n'apparaît chez les adversaires du roi des Pays-Bas. Cependant, l'arrêté royal du 15 septembre 1819 établit le néerlandais comme langue officielle dans les provinces néerlandophones pour la justice et l'administration, les langues populaires n'étant pas protégées (ainsi en ira-t-il de l'allemand dans le Luxembourg). Au début, la bourgeoisie francophone de Flandre ne se sent pas menacée, et pour cause : Guillaume Ier lui-même, bien que roi des Pays-Bas, était francophone (tout comme une bonne partie de la bourgeoise européenne de l'époque). Quant aux Wallons, n'étant pas inclus, au début, dans l'arrêté royal de néerlandisation, ils ne réagissent pas à ce qui ne les concerne pas. Mais la pression graduelle d'une politique linguistique pro-néerlandaise finit par émouvoir l'ensemble de la population de Wallonie et de Bruxelles, surtout dans la bourgeoisie bruxelloise, en bonne partie d'origine flamande mais francisée. Quant à la Flandre, elle a très peu de liens culturels avec les Pays-Bas proprement dits, étant restée dialectale et, pour cette raison, elle est réfractaire au néerlandais policé que l'on veut lui imposer. Finalement, les griefs linguistiques éclatent brutalement, en 1829, lorsque le roi impose l'usage du néerlandais aux élites et à l'administration de l'ensemble du pays, justice, police, armée. C'est que, à ce moment-là, on ne peut même plus rédiger son testament en français, à faute de nullité.

Le 25 août 1830, peu après la Révolution de Juillet en France, Bruxelles se soulève. Les troubles se propagent dans tout le pays et le 27 septembre les troupes gouvernementales, d'abord battues à Bruxelles, reculent partout devant les soulèvements des villes et des campagnes et, en un mois, évacuent l'essentiel des provinces du Sud (seules les citadelles d'Anvers, de Maastricht et de Luxembourg restent aux mains de troupes loyalistes).

Dès le 26 septembre, une commission de sûreté est formée à Bruxelles, devenue rapidement gouvernement provisoire. Le 4 octobre 1830, l'indépendance nationale est proclamée et un Congrès national est réuni qui élabore une Constitution promulguée le 7 février 1831. Le congrès, devenu un parlement à deux chambres, la Chambre des députés et le Sénat, recherche un roi et propose le duc de Nemours, fils de Louis-Philippe. Ce dernier refuse par une prudence que lui dicte l'hostilité des puissances européennes à l'installation d'un roi français à Bruxelles, ce qui rappellerait les diverses tentatives de domination française sur la Belgique à travers l'histoire, jusqu'à la récente annexion par la république et l'empire. Une union personnelle du pays avec le roi des Pays-Bas ou de son fils est un temps envisagée par certains conservateurs. Selon les tenants de cette formule, celle-ci n'en aurait pas moins préservé l'indépendance belge, le roi de Hollande ou son fils régnant à la fois sur deux pays séparés. Un tel régime apparaît comme équivoque en ce qu'il ne semble pas garantir une véritable indépendance. Aussi, cette solution est rejetée par le gouvernement et par la population qui ne veut plus des Hollandais. Et ce, d'autant plus que ce qui reste de l'armée hollandaise, réfugiée dans la forteresse d'Anvers avait sanctionné sa défaite en bombardant inutilement la ville, y causant destructions et victimes.

La partition entre la Belgique et la Hollande excite les appétits en Europe. Le goût des annexions n'a pas disparu. Si le roi des Pays-Bas n'a pas été capable de garder les Belges, les Français se verraient bien à sa place. Mais, pour éviter des rivalités qui déclencheraient une nouvelle guerre européenne, le ministre français Talleyrand, ambassadeur à Londres, propose un partage de la Belgique. La France prendrait le plus gros morceau avec la Wallonie plus un morceau de Flandre à l'ouest de l'Escaut, le Brabant flamand et Bruxelles, Liège étant donné à la Prusse sans la moindre considération pour la francophilie des Liégeois, les Anglais recevant presque toute la Flandre jusqu'à l'Escaut, Anvers y inclus. Alexandre Gendebien, membre du gouvernement provisoire de Bruxelles, répond tout net, le 6 janvier 1831, par un refus assorti de la menace d'un soulèvement général des Belges contre les armées que les puissances enverraient pour accomplir le dépeçage. Alors que les suites de la révolution polonaise et celles des journées de juillet, en France, ne sont pas encore apaisées, les puissances réunies à Londres veulent éviter une contamination belge chez les peuples voisins. La conférence reconnaît donc l'indépendance belge en janvier 1831 en assortissant celle-ci d'un régime de neutralité.

Le 4 octobre 1830, l'indépendance a donc été proclamée par le gouvernement provisoire formé le 26 septembre 1830, et le 3 novembre un Congrès national est élu par 30 000 électeurs et s'ouvre le 10 novembre 1830 sur fond de combats qui se poursuivent contre l'armée hollandaise en retraite. Le 18 novembre, le congrès national belge confirmera en quelque sorte le décret du 4 octobre au sujet de l'indépendance de la Belgique. Le 7 février 1831 il approuve une constitution. La majorité de ces électeurs provenant de la bourgeoisie, le français est choisi comme seule langue officielle. L'opinion commune était qu'il y avait une majorité de francophones en Belgique, puisque le français était, à l'époque, la langue des élites, celle de la classe dominante qui s'empara du pouvoir en 1830. En Flandre comme en Wallonie et à Bruxelles, le peuple use de langues régionales.

Le 4 novembre 1830, une conférence s'ouvre à Londres sur l'avenir de la Belgique : les grandes puissances décident finalement de reconnaître la Belgique indépendante le 20 janvier 1831. L'Angleterre, d'abord hostile à la révolution belge qui enfreint le traité de Vienne qui avait construit le royaume des Pays-Bas comme barrière contre la France, finit par se rallier à l'indépendance belge avec l'accord de Talleyrand, ambassadeur de France à Londres. Celui-ci, comprenant qu'il ne pourrait imposer la division du pays au profit de ses divers voisins, dont la France, à faute de provoquer un nouveau soulèvement belge, soutint l'idée de l'indépendance, d'autant que toute prétention française sur la Belgique rappelait fâcheusement aux souverains européens la république et l'Empire.

Le choix d'un régime républicain prôné par les radicaux apparaît impossible car les monarchies européennes ne l'auraient pas accepté. Un royaume est donc fondé, dont le trône est offert, tout d'abord au duc de Nemours, fils du roi de France, dont le père décline l'offre, craignant l'hostilité des grandes puissances européennes à un retour de l'influence française en Belgique, à peine quinze ans après la chute de Napoléon qui avait maintenu la Belgique dans l'empire à la suite de la conquête par la Ire République française. Finalement, le 4 juin 1831, c'est le prince allemand Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha, oncle de la reine Victoria, qui devient Léopold Ier, premier roi des Belges. Il prête serment devant les chambres réunies et le peuple assemblés en la place Royale de Bruxelles, le 21 juillet 1831. Le traité international qui reconnaît l'indépendance de la Belgique la déclare neutre sous la garantie des grandes puissances dont chacune s'engage à la défendre en cas d'attaque par l'une d'entre elles. La Belgique n'en est pas moins priée d'être capable de se défendre, ce qui sanctionne la naissance définitive d'une armée nationale. En attendant le choix définitif d'un roi, de février 1831 au 21 juillet 1831, une régence est assurée par le baron Érasme-Louis Surlet de Chokier.

En 1833, la convention de Zonhoven met fin officiellement à l'état de guerre avec les Pays-Bas.