J’avertis les végétaliens et les véganes : il est possible que ce texte vous offusque. Il est possible que ce billet vous semble de mauvaise foi. Pourtant, il s’agit des questionnements sincères de quelqu’un assumant sa transition vers le végétarisme, désirant aller plus loin et cherchant comment remplir son assiette vide. Je me suis d’ailleurs fait bloquer de la section commentaire de la chaine de Garren Végan pour ça. Enfin je crois. Je me rabats sur Steem pour trouver des réponses.
Au Québec, les terres sont souvent fertilisées avec les déjections des porcs et de bœufs. Dans ce contexte, est-ce que les légumes d’ici sont végane?
J’aime vraiment les petits fruits, surtout les bleuets. Depuis le début de la chute des populations d’abeilles, il n’y a plus assez d’abeilles libres pour féconder les fleurs. Dans ce contexte, même les bluets dits « sauvages » du Saguenay sont souvent pollinisés grâce à des ruches entretenues par des apiculteurs qui vendent le miel de ces abeilles. Dans ce contexte, est-ce que mes fruits locaux sont végane?
J’aime beaucoup le café : vraiment beaucoup. J’essaie d’en acheter le plus possible de l’équitable. Je veux payer les producteurs. Je suis déjà allée visiter une entreprise équitable de noix. On s’entend que c’est vraiment le même principe que pour le café. (Pour ce faire, j’ai pris un billet d’avion aller-retour qui a fait doubler ma consommation de GES pour l’année. Mais, ceci n’est pas mon point.) Dans ma visite, j’ai constaté que les conditions de travail en Amérique du Sud étaient clairement inférieures aux conditions déjà merdiques de la cueillette de petits fruits que j’ai vécus au Québec et en Colombie-Britannique soit en Amérique du Nord. Je peux donc dire que ces gens étaient plus exploités que leurs voisins du nord pour un salaire inférieur. Considérant que les humains sont des animaux : est-ce traitement des travailleurs du sud est végane?
J’ai travaillé dans une vigne bio en Colombie-Britannique. Pour éviter la propagation d’insectes, on répandait de l’huile minérale sur les champs rendant les fruits indigestes pour les insectes et les condamnant à l’exil ou à la famine. Est-ce que les raisins bios de Colombie-Britanique sont Végane?
Qu’est-ce que je fais pour remplir mon assiette?
Bon, on s’entend qu’avoir une alimentation principalement axée sur les végétaux diminue l’impact que nous avons sur l’environnement. On peut aussi s’entendre pour dire que les conditions d’élevage actuel des animaux sont, dans l’ensemble, totalement cruelles pour eux. Il est aussi possible de constater que la monoculture a un impact négatif sur l’environnement, sur les populations humaines et sur le territoire forestier.
Cela dit, je me pose tout de même des questions sur la cohérence de certaine « directives » du véganimisme:
surtout lorsque ceux qui le pratiquent se permettent de juger les omnivores,
surtout lorsque ceux qui le pratiquent croient avoir trouvé la voie vers la bonté,
surtout lorsque ceux qui le pratiquent jugent les cultures des autres,
surtout lorsque ceux qui le pratiquent croient que leur solution est bonne pour tout le monde, peu importe son vécu, sa santé, sa situation géographique ou sa classe socioéconomique,
surtout lorsque des questionnements légitimes sont relégués au rang de la mauvaise foi.
Il s’agit vraiment de questions de quelqu’un qui est à la recherche de solutions aux pluriels pour répondre aux défis auxquelles doit faire face l’humanité aujourd’hui.
À l’impossible nul n’est tenu, mais ensemble essayons.
C’était ma réflexion du dimanche.
Je crois qu'il y a beaucoup de chose à en tirer.
Et même si je ne suis pas vegan (ni végétarien), le but n'est pas la perfection, car on se retrouve vite dans l'impossibilité d'être dans la perfection.
Un jeune végan révolté se retrouvera vite devant ses propres contractions. Il lui faudra sans doute passer par une phase de raisonnement.
Le plus important c'est le chemin et pas l'objectif.
Toujours une branche de végan révolté n'hésitant de considérer le carniste comme un meurtrier, mais ne supportant pas qu'on les critique.
A une époque, on savait se parler. Sauf pour eux, parler est une forme de compromission.
J'adore vos raisonnements, la capacité de remettre en question ce que certains "évangélistes" essaient de nous démontrer comme des vérités, des voies à suivre, etc.. Leur discours est cousu de contradictions mais c'est parce que nous les comprenons mal.
Ce que vous mentionnez pour les végétaliens et les véganes, est vrai pour beaucoup d'autres domaines comme les cryptos, le "basic income" et bons nombres des "nouvelles idées".
Avant d'être un "être intelligent" qui bouffe des molécules, l'homo sapiens est un animal qui se nourrissait des produits de son environnement km0.
En effet, tout discours mérite approfondissement, surtout lorsqu'il est tenu sans nuance.
La réflexion est réellement pertinente :)
Le veganisme est sans aucun doute une réponse valable aux problèmes de notre planète !
Mais le veganisme est il cohérent avec la croissance exponentielle de notre civilisation, avec les besoins physiques de nos organismes ?
Il faut décroitre, du moins économiquement, nous n'avons pas le choix pour survivre dans les limites fini de notre planète. La diminution de la consommation de viande, la sobriété vestimentaire, la diminution des tailles de nos habitations et autres actes de déconsommation sont essentiel pour réussir à répondre aux défi de la planète. Mais, en occident, ça représente un énorme sacrifice au niveau individuel. Ça prend beaucoup de tacts et de compréhension et d'empathie pour arriver à convaincre les gens. Il faut aussi beaucoup d'humilité pour admettre que la consommation ne fait pas forcément le bonheur et que la déconsommation peu réduire notre stress au quotidien.
Bien sûr, je suis totalement d'accord, en espérant que cette prise de conscience ne prenne pas des centaines d'années 😒
Parlant de sobriété vestimentaire, le 26 Août prochain se tiendra de nouveau le #GOtoplessday , Événement comme un autre mais avec beaucoup de signification tout de même... Cette pièce de vêtement futile que j'ai vu si rarement sur les plages d'Espagne, ici il y a une loi qui oblige les femmes à couvrir leurs seins. Une LOI... Cette sobriété mérite d'être souligné selon moi
Très intéressant. Il est vrai que, dans les groupes que j'ai pu croiser, notamment sur FB (et sans vouloir froisser personne), le discours de certains se veut très moralisateur, est souvent dans le jugement et dans le dénigrement de ceux qui pensent différemment. Attention, je ne dis pas que tous sont ainsi, mais ces extrémistes donnent clairement une mauvaise image des végans. C'est dommage.
Mais surtout, comme toi, je me demande s'il est possible de TOTALEMENT se passer de l'animal pour notre alimentation (et notre consommation en général). Je n'en suis pour le moment vraiment pas convaincu. Quoi qu'il en soit, il y a certains produits que j'aime trop pour totalement m'en passer...
Le fait que votre commentaire soit parsemé de "sans vouloir froisser personne" et de "attention je ne dis pas qu'ils sont tous ainsi" témoigne de la violence avec laquelle certaine personne peuvent s'attaquer aux autres dans ces groupes FaceBook.
Personnellement, je crois qu'il y a des situations où c'est simplement impossible de se passer de la viande. Par exemple, les gens du Grand Nord du Québec, principalement des gens issus des premières nations, ont une exemption sur la chasse lors de certaine période de l'année parce que ces gens en dépendent pour leur survie.
Bref, je crois que des solutions différentes doivent s'appliquer selon le contexte.
J'imagine, en effet.
Les végans les plus éclairés sont d'accord une chose.
Le véganisme est un luxe que seul les pays plus riches peuvent se permettre.
Quelle réflexion plus que pertinente! J'adore et je suis de tout coeur avec toi!
Effectivement, il y a énormément de contradictions dans les discours tenus aujourd'hui et ce, dans tous les domaines.
Concernant le mouvement Vegan, personnellement, je ne crois actuellement pas possible de se passer complètement de toute activité animale (comme dans ton exemple des abeilles qui butinent naturellement les bleuets...). De même, certaines activités humaines sont parfois bien pires que l'activité animale de certains secteurs. Ceci n'excuse pas cela, mais je crois qu'il faut aussi rester réaliste sur le fait que, comme tu le dis, nul n'est tenu à l'impossible.
Par contre, je crois qu'il est plus facile de convaincre les gens de diminuer leur consommation de viande en la remplaçant par d'autres sources de protéines, que de leur demander de l'éliminer complètement de leur alimentation (par exemple).
Valoriser d'autres types d'aliments pour varier les assiettes, d'autres modes de consommations (recyclage, trouver d'autres usages pour des choses qui ne sont plus utiles au quotidien, surveiller l'origine des produits achetés, etc)...
Il ne faut pas juste interdire des choses, il vaut plutôt mieux, selon moi, donner d'autres pistes à suivre, des alternatives de consommation, etc.
En tout cas, merci pour cette belle réflexion!
Je suis entièrement d'accord avec toi, c'est d'ailleurs l'option que je préconise et c'est bien elle qui a le plus d'impact,à mon avis.
Je ne sais pas si tu convaincras les vegan mais en te lisant je me demande bien dans quel monde nous vivons!
J'ai quelque chose d'important à dire (sur mon post)
Le majeur probleme est le jugement d'autrui. Pourquoi juger? Chacun a ses propres convictions et essaie de faire avec.
Personnellement, je ne suis ni vegan ni vegetarien mais j'essaie de rendre ma consommation de viande (car j'en mange plus que necessaire) et diminuer mon impact sur l'environnement (promotion de ce qui est local et produit de facon raisonnee). C'est personnel, et je me fiche de ce que l'un ou l'autre en pense. Par contre, je suis ravi d'en discuter.
J'ai du mal a concevoir que certains ne puissent pas simplement accepter que d'autres fassent differemment...
Tout à fait d'accord!