Je ne suis pas du genre à prendre des résolutions pour la nouvelle année, mais il existe quelque chose dont chacun est coupable, et tout le monde peut faire un travail sur sa réduction : l’ignorance. Trop de mes collègues montrent un certain degré de dissonance cognitive en argumentant des enjeux politiques. Les deux côtés de l’échiquier politique sont manichéens en ayant tendance à présenter des situations compliquées comme noir et blanc. C’est le trope de « nous » contre « eux ». Malheureusement pour eux, le monde réel est un peu plus nuancé que cela. Sauf quelques exceptions notables, il n’y a aucun côté qui est « bon » ou « mauvais » en entier. Si vous avez de fortes croyances, soient-elles religieuses, politiques, ou d’un autre genre complètement, essayez à les analyser d’une façon logique. Trop de personnes sacrifient des faits au bénéfice de leurs croyances auxquelles elles sont (trop) fortement attachées. Cela ne veut pas dire que de bonnes discussions sont inutiles (cela c’est une tout autre paire de manches), mais plutôt si l’on veut discuter quelconque sujet en toute honnêteté, il faut se préparer pour accepter les faits.
L’ère moderne a été appelée « l’ère de l’information », mais ce nom montre une épée à double tranchant. Lorsque les renseignements sont tant accessibles, les faux renseignements en sont aussi. Ainsi donc on vit simultanément dans une « ère de la désinformation », durant laquelle la diligence devient nécessaire, mais malheureusement rare. La plupart des personnes encaisse la nouvelle, elle la prend au pied de la lettre, puis laisse sa rationalité subjuguée par ses émotions en lisant des histoires à faire pleurer dans les chaumières. L’être humain n’est pas un animal doué de raison, mais il faut quand même que l’être humain soit raisonnable pour évoluer de manière culturelle et sociale. Si l’on continue de laisser les émotions dominer la logique et la raison, ainsi il n’y aura nulle part pour résoudre les conflits ; plutôt ces conflits vont se perpétuer, sans qu’on puisse en entrevoir la fin.
Si l’on veut être considéré comme « illuminé » et « progressif », il faut de prime abord permettre pas seulement l’existence du progrès, mais aussi sa renaissance constante dans un cercle vertueux, un ouroboros social pour ainsi dire.
Or, la première étape envers ce progrès est la critique de vous-même et de vos philosophies du monde. Il est nécessaire de reconnaître le baratin et les partis pris dans la nouvelle, mais aussi de reconnaître la menace posée par l’incompétence, ou l’analphabétisme, médiatique, puis par l’ignorance d’un plus grand sens. L’ignorance se mène à la haine et à la conformité. La connaissance se mène à la tolérance, à l’approbation et au progrès. Cela va être inconfortable, mais si chacun et chacune remet leurs philosophies du monde en question, les compare aux faits, puis de ce fait ajuste leurs philosophies, cela va se mener envers l’évolution positive de l’être humain à tous égards : politiquement, socialement, culturellement et individuellement.
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