Plutôt qu'une première publication de présentation rien de mieux qu'un article "by TRC" :
Benoit Nicolas : un fennec champion du monde.
Les champions ne meurent jamais.
Encore moins quand ils sont des fennecs. A 40 ans, celui qui est surnommé « Dieu » dans son club de coeur et de toujours du Stade Brestois Athlétisme n’en finit plus d’impressionner et d’étoffer son palmarès d’athlète hors du commun (NDLR : 9 titres senior de champion de Bretagne de Cross), Athlète, crossman, duathlète, entraîneur, prof de sport, militant anti antennes, mélomane du rock, magicien amateur, mannequin capillaire, amateur de cuir de bison véritable, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire un homme qui a bien plus d’une corde à son arc. A Penticton au Canada samedi dernier, Nicolas n’a fait que le confirmer. Au terme d’une course où il était loin d’être le principal favori après une saison compliquée, malgré une superbe 3ème place aux championnats d’Europe en avril et un titre de champion du Finistère de cross, le Brestois rentrait un peu plus dans la légende du sport en étant sacré pour la deuxième fois de sa carrière champion du monde de duathlon. Sa plus belle victoire.
Une image qui vaut 1000 mots. Bravo Dieu.
Au bout de l'effort.
Le chemin pour y parvenir fut pourtant compliqué. Après une saison où on l’annonçait en méforme, victime d’une maladie survenue au coeur de l’hiver, il dut déclarer forfait aux championnats de Bretagne de cross et adapter sa préparation. Fiévreux, à bout de forces, Benoit n’a jamais lâché prise, continuant coûte que coûte à s’entraîner, sans relâche, usant jusqu’à la corde son impressionnante force mentale, qui lui a permis tant de fois de surclasser des concurrents qui se sont succédés sans jamais le détrôner, et à rester au sommet pendant tant d’années.
Même Neymar n’a pas pu le détrôner de la une. Beuh Nic’ c’est le Brésil.
Alors qu’il n’était encore qu’un junior au Stade Brestois Athlétisme, le désormais champion du monde s’était jeté de tout son long pour remporter une course de 1500m en « cassant » sur la ligne. L’homme n’a pas changé, il est toujours aussi déterminé, aussi fou, aussi prêt à endurer la douleur même quand celle-ci paraît insurmontable.
Sur le sol canadien, après 10km de seuil à pied, il n’a ainsi pas hésité à prendre le risque de suivre l’attaque de l’espagnol Emilio Martin sur la partie vélo, s’extirpant ainsi du groupe de tête et s’offrant un Mano a Mano franco-ibérique. Sous une chaleur de plomb, il remportera le duel avec brio sur les derniers 5km à pied, sa spécialité, avec 52 secondes d’avance sur son poursuivant. Magique. « Dieu » va pouvoir maintenant prendre un peu de repos amplement mérité dans sa maison de vacances de Fistinière, où il aime passer du bon temps et se ressourcer, afin de savourer ce sensationnel titre mondial.
Un champion à la hauteur des plus grands.
A la manière de Pierre-Ambroise Bosse, Benoit Nicolas est donc champion du monde après une saison des plus difficiles, à la manière de Yoann Diniz, Benoit Nicolas est donc champion du monde à 40 ans, et à sa manière Benoit Nicolas est notre champion du monde tout court. Un homme accessible, fou, capable de parler de Céline Dion en interview d’après course sans que ça ne surprenne plus personne. Benoit, bravo pour tout, tu es un modèle pour le sport et pour nous tous. Le TRC te donne rendez-vous à Plouay la saison prochaine, où nous espérons que tu guideras nos babines vers les sommets que tu as tant de fois tutoyés et que tu continues à arpenter avec une dérangeante facilité apparente.
Merci Benoit pour le rêve que tu nous apportes.