Ah combien utile ce petit poisson pour la science !
Il s’appelle « POISSON-ZÈBRE » ( Danio rerio), parce qu’il a des rayures horizontales blanches et bleues, il mesure environ 4 cm et est de la famille des cyprinidés.
Il peut vivre 2 à 3 ans.
C’est un poisson tropical originaire d’Inde que l’on retrouve aussi abondamment dans les animaleries.
Il a fait son apparition dans le monde de la recherche dans les années 70 et puis il a connu une augmentation de sa popularité dans les années 90. Au tournant du millénaire, on a vu l’engouement s’amplifier avec l’essor de nouvelles connaisses et études en génétique. Ce tout petit poisson crée un vif intérêt en laboratoire à cause de ses caractéristiques uniques. Des équipes de recherche du monde entier sont à présent inscrites à la base de donnée « Zebrafish Information Network »
Voici un aperçu des stupéfiantes capacités de cette STAR des laboratoires :
- Il est facile à élever.
- Il ne prend pas beaucoup de place.
- Il se reproduit généreusement ; la femelle pond 200 à 300 œufs par semaine ; beaucoup plus économique que la souris !
- En laboratoire, il est de ce fait, considéré comme un « organisme modèle ».
Les "organismes modèles" permettent de faire des avancées importantes dans la compréhension des organismes vivants et servent comme outil de modélisation pour l’organisme humain, très complexe.
« On peut réaliser un grand nombre de tests sur les œufs et avoir les résultats en 48 heures après, quand ils éclosent »
- Pierre Drapeau (titulaire de recherche du Canada en neurosciences à l’université de Montréal)
Les embryons du poisson-zèbre, grandissent hors de la mère et sont totalement transparents, ce qui offre d’excellentes opportunités d’observation du développement en direct.
En effectuant quelques manipulations génétiques, les chercheurs peuvent rendre lumineux les vaisseaux sanguins, les neurones, cellules du cerveau, du cœur ou de l’œil de ce poisson et suivre l’évolution des différentes composantes biologiques et physiologiques de son organisme. Énorme avantage, car il n’est donc plus nécessaire de faire des actions intrusives ou des chirurgies pour regarder ce qui se passe à l’intérieur.
Il est pratiquement increvable ce poisson !
Il a la prodigieuse capacité de se RÉGÉNÉRER en 3 ou 4 mois seulement. Cette faculté touche toutes les parties de son corps ; nageoires, nerfs, cœur et autres.
Étonnement chez les scientifiques ?
En 2013, on a révélé le génome du POISSON-ZÈBRE et constaté que 80 % des gènes qui sont à l’origine des maladies chez l’humain, ont une correspondance chez le poisson-zèbre. Ainsi, plusieurs maladies humaines peuvent être étudiées grâce à ce poisson. Il est utilisé dans le cadre de recherches fondamentales (ex. Biologie du développement), mais aussi dans la recherche appliquée (ex. Neurosciences, immunologie, cancérologie, toxicologie, et même génétique)
On l’étudie pour mieux comprendre les phénomènes de régénération qui comportent encore de nombreux mystères. Des scientifiques de l’Université de Duke (États-Unis) tentent entre autres, de comprendre comment le poisson-zèbre procède pour « réparer » sa moelle épinière.
Ils ont (en 2016) isolé un facteur de croissance, nommé «ctgfa » qui jouerait un rôle primordial en ce sens. Leur compréhension du processus pourrait éventuellement leur permettre d’élaborer un médicament pouvant favoriser cette action chez l’être humain.
Sur cette lancée, en 2017, les chercheurs ont déjà découvert un médicament qui prévient la paralysie chez les poissons…
En complément, je vous propose cette vidéo d'une équipe de chercheurs qui ont réussi à créer un modèle de poisson-zèbre ayant les mêmes mutations génétiques que les patients atteints de sclérose latérale amyotrophique.
En souhaitant que ces belles avancées scientifiques puissent être également bientôt applicables chez l’être humain...
Tourlou !
Sources :
https://www.recherche-animale.org/pourquoi-le-poisson-zebre-est-un-si-bon-modele-de-recherche
https://lejournal.cnrs.fr/nos-blogs/aux-frontieres-du-cerveau/limage-de-la-semaine-le-poisson-zebre-organisme-modele
https://www.futura-sciences.com/planete/definitions/zoologie-poisson-zebre-4344/
Revue Quebec science. juillet/août. 2018
Références supplémentaires pour approfondir le sujet:
https://irp.nih.gov/blog/post/2016/08/why-use-zebrafish-to-study-human-diseases
http://www.efor.fr/pages/organisms/?id=36
https://www.sciencedaily.com/releases/2016/11/161103142321.htm
http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/4405/MS_1991_6_553.pdf?sequence=1
Je ne suis pas fan des tests sur les animaux car chaque être vivant à le droit de vivre sa vie mais je dois avouer que l'article est très instructif!
L'avantage chez ces petits poissons c'est leur transparence. Ainsi, les chercheurs n'ont pas besoin d'utiliser des méthodes invasives pour leurs expérimentations. Merci du commentaire :)
Je me disais que ce petit poisson serait très bien comme appât à la pêche mais avec tout le bien que tu en dis, je vais laisser faire et continuer à utiliser un vulgaire vers de terre.
Que de "sollicitude bienveillante" pour ce petit poisson @peeknpoke !
Mais à la vitesse à laquelle il se reproduit ... Je pense qu'il peut assurer le double emploi sans problème ;)